Face à l’incertitude économique et aux pressions sur la recette unitaire, la compagnie aérienne Air France souhaite accélérer les négociations avec les syndicats sur l’amélioration de la productivité. Et elle avoue étudier la possibilité de taxer les réservations effectuées via les GDS. Frédéric Gagey, PDG de la compagnie nationale française, a profité du congrès annuel de l’IATA à Miami pour évoquer le plan Perform 2020. Selon La Tribune du 9 juin 2015, il souhaite que « les négociations puissent s’accélérer, que l’on aille plus vite, que l’on avance », avec l’espoir que les négociations avec les syndicats puissent aboutir à la rentrée plutôt que fin 2015 comme auparavant annoncé. Le PDG estime que face à l’incertitude pesant sur l’économie dans les mois à venir, et à la baisse continue de la recette unitaire hors change, Air France « doit être extrêmement réactive, notamment dans les domaines à la commercialisation et dans les discussions avec le personnel ». Un point de vue partagé par le PDG du groupe Air France-KLM Alexandre de Juniac, qui précise que les incertitudes pèsent sur « le prix du pétrole, l'évolution de la situation économique dans différentes zones géographiques, les évolutions des taux de change, les taux d'intérêt qui commencent à bouger en Europe ». Si les négociations avancent avec le personnel au sol, Frédéric Gagey reconnait que celles avec les pilotes et le personnel de cabine « n’en sont qu’au début ». Pour les premiers en particulier, les mesures prises dans le cadre du précédent plan de restructuration, Transform 2015, n’ont pas toutes été menées à bien – et les autres syndicats attendent selon La Tribune que ce soit le cas avant de s’engager sur de nouveaux efforts. Ce n’est probablement pas par hasard que le compte Twitter du SNPL Air France ALPA affichait hier la déclaration suivante : « le SNPL retire sa demande de véto sur les lignes HOP! pour permettre le maintient des Bases Provinces et de l’ensemble des emplois associés »… Autre sujet de réflexion pour la compagnie de l’alliance SkyTeam, la décision de Lufthansa de taxer à hauteur de 16 euros les réservations pour des vols en Europe effectuées via les GDS plutôt que sur son site. Alexandre de Juniac a expliqué à Miami « évaluer cette option », parlant d’une « question absolument clé » pour Air France-KLM dont « la majorité des revenus » proviennent pourtant de ces mêmes GDS. Le PDG du groupe n’a pas fait d’autre commentaire, mais pareille tactique ne manquera pas de déclencher des réactions similaires à celles qui ont suivi la décision de la compagnie allemande. On notera qu’Alitalia a de son côté déclaré qu’elle était opposée à ce principe.