Le procureur français en charge de l’enquête sur l’accident de la compagnie aérienne low cost Germanwings, qui avait fait 150 morts le 24 mars, a révélé que le copilote accusé d’être responsable du crash avait vu 41 docteurs en cinq ans. Lors de sa conférence de presse le 12 juin à Paris où il avait rencontré les familles des victimes, Brice Robin a précisé qu’Andres Lubitz, seul aux commandes de l’Airbus A320 de Germanwings quand il s’est écrasé dans les Alpes Françaises le 24 mars dernier, avait consulté sept médecins dans le mois précédent, dont un psychiatre à trois reprises. Selon le procureur, le copilote souffrait d’une grave dépression et d'une « psychose accompagnée de troubles de la vue » ; il était « soucieux de sa santé » et craignait de perdre la vue, a-t-il expliqué. Une information judiciaire contre X pour homicides involontaires va être ouverte, a d’autre part annoncé le procureur aux familles, trois juges d’instruction « du pôle accidents collectifs de Marseille » devant être nommés. Selon Stéphane Gicquel, président de la Fédération des Victimes d'Accidents Collectifs (Fenvac), il s’agit de déterminer les éventuels « fautes ou manquements dans la détection de l'état de santé du copilote » par Lufthansa, maison-mère de Germanwings. Il affirme aussi que le procureur regrette « l'impossibilité juridique d'ouvrir une information judiciaire pour crimes ou assassinats » puisque le copilote est mort dans l’accident. Cette dernière enquête risque toutefois de se heurter au principe du secret médical ; argument cité d’ailleurs par le procureur pour expliquer pourquoi certains des médecins « n’auraient malheureusement pas communiqué » à la compagnie aérienne leur diagnostic, « certains pensant qu’il était psychologiquement instable et d’autres le trouvant inapte à voler ».