La compagnie aérienne low cost Ryanair va faire appel de la décision « ridicule » de l’autorité britannique de la concurrence CMA, qui vient de lui ordonner de se séparer des 29,8% du capital d’Aer Lingus qu’elle détient. Alors même que le principe de la vente de la compagnie nationale irlandaise au groupe IAG a été accepté par deux actionnaires, Dublin et Etihad Airways. La décision définitive de la Competition and Markets Authority (CMA) le 11 janvier 2015 explique qu’il n’est « pas sain » pour la concurrence qu’une compagnie aérienne « puisse décider de la réussite ou de l'échec » d'une offre sur l'une de ses principales rivales : « nous devons nous assurer que, quelle que soit l'issue de cette transaction précise, l'emprise de Ryanair sur Aer Lingus soit levée », précise le communiqué de la CMA à propos de l’offre de 1,36 milliards d’euros faite par le groupe formé par British Airways et Iberia. Pour Ryanair, qui soutient qu’aucune possibilité de blocage n’est possible avec les parts qu’elle détient dans Aer Lingus, rappelle que son actionnariat est à peu près équivalent à celui détenu par l’état irlandais et Etihad Airways, qui ont accepté sur le principe l’offre d’IAG : la low cost ne serait donc pas en mesure de bloquer la vente d’Aer Lingus si 50,1% des actionnaires le veulent. Selon Michael O’Leary, la CMA « essaie de défendre l’indéfendable » sur la base de ce qu’elle croyait en 2013, à savoir que grâce à sa participation, la low cost pouvait empêcher tout rapprochement ou fusion entre Aer Lingus et une autre compagnie – exactement ce qu’IAG est en train de mener à bien. Ryanair rappelle sa position sur le sujet, « indépendamment de la décision de la CAM ou du résultat de son appel » : elle n’a « pas reçu l’offre d’IAG pour la reprise de ses parts, mais si est quand ce sera le cas son conseil d’administration étudiera toute proposition à l’aune des intérêts de ses propres actionnaires ». La CMA a d’autre part déclaré qu’elle va « collaborer avec les autres instances réglementaires » pour s'assurer que Ryanair respecte ses exigences, parallèlement à l'examen de l'offre d'IAG par les actionnaires et à l'analyse de ce projet rapprochement par la Commission européenne.