C’est finalement le consortium mené par le fondateur et CEO de la compagnie aérienne low cost brésilienne Azul qui a été choisi par le gouvernement pour la privatisation partielle de TAP Portugal, d’un montant estimé à au moins 354 millions d’euros. Les 61% du capital de la compagnie nationale portugaise mis en vente vont donc tomber dans l’escarcelle de Gateway, une coentreprise entre l’homme d'affaires américano-brésilien David Neeleman – fondateur d’Azul donc et de JetBlue Airways – et la compagnie de bus portugaise Barraqueiro Group emmenée par Humberto Pedrosa. Lors d’une conférence de presse le 11 juin 2015, le ministre Miguel Poiares Maduro a précisé que le choix du gouvernement s’était porté sur « la meilleure offre, notamment en ce qui concerne le renforcement de la capacité financière du groupe TAP » (qui comprend également une filiale d'entretien aéronautique TAP M&E Brazil, largement déficitaire, la compagnie régionale Portugalia, et 43,9% du bagagiste Groundforce). L’estimation d’au moins 354 millions d’euros inclurait une recapitalisation de TAP Portugal, le paiement à l’état, et le prix de l’option portant sur les 34% restant du capital (5% sont réservés aux employés) ; selon le Trésor portugais, ce montant pourrait atteindre 488 millions d’euros selon les performances de l’entreprise cette année. La dette de la compagnie de Star Alliance a dépassé le milliard d’euros. Gateway a aussi promis de commander pour elle 43 avions. Rappelons que l’autre candidat à la reprise de TAP Portugal était SAGEF, un consortium mené par Germán Efromovich, fondateur du conglomérat sud-américain Synergy Group qui détient entre autres Avianca-TACA, et qui avait déjà échoué lors d’une première tentative en 2012. La privatisation de TAP Portugal avait été exigée par l’Union européenne et le FMI en échange du plan de sauvetage de l’économie du pays de 78 milliards d’euros, lancé en 2011. On notera qu’au Brésil, TAP Portugal partage ses codes depuis novembre dernier avec la rivale d’Azul, GOL Linhas Aereas Inteligentes. Sa nouvelle actionnaire ne propose de son côté que deux liaisons internationales, vers Fort Lauderdale et Orlando aux Etats-Unis – mais plus de cent au Brésil.