Le Syndicat national des agences de voyage (SNAV) a annoncé sa décision d’en découdre sur le plan juridique avec Lufthansa qui veut taxer tout billet réservé sur un GDS. C’est le branle-bas de combat du côté de la SNAV après la décision de Lufthansa de taxer de 16 euros la réservation, pour tout vol sur l’une des compagnies du groupe, effectuée sur les canaux de vente GDS (Global Distribution Systems) comme Amadeus, Galileo ou Sabre par exemple. « Cette décision a comme impact la perte de productivité pour les agences, un manque de transparence sur l'offre et des coûts supplémentaires pour les clients », a affirmé Jean-Pierre Mas, président du Snav, au journaliste de Tourhebdo.com. « La démarche du Snav est d'être en phase avec l'Ectaa (European Travel Agents and Tour Operators association n.d.l.r.) au niveau européen, et avec la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes n.d.l.r.) au niveau français. Nous analysons les actions juridiques à mener, comme la distorsion de concurrence et l'information biaisée. Sans compter que nous allons manifester notre mécontentement vis-à-vis des compagnies à l'origine de cette décision. » Un autre acteur d’agence de voyage en ligne, Fabrice Dariot, patron du discounter Bourse des vols, estime que « les agences sont prises en otage dans ce jeu de négociations entre compagnies et GDS ». « Le risque majeur est que l'ensemble des compagnies bascule vers ce type de politique ». Et d’illustrer par un autre exemple : « Une Task Force est en train de se mettre en place entre British Airways, Delta, Lufthansa, Croatia Airlines et l’Iata (Association internationale du transport aérien n.d.l.r.), pour forcer les agences en ligne à payer le BSP tous les cinq jours, dit-il. Cela revient à discriminer un canal de vente par rapport à un autre et une volonté de contrôler les prix ». Il confirme que les acteurs du milieu ne resteront pas sans réagir : « S'il est avéré que les compagnies majeures européennes ont passé entre elles, un pacte pour contrôler la distribution des billets d'avion sur Internet, il faudra solliciter les pouvoirs politiques et judiciaires pour obtenir les termes de ce pacte opaque. Avons-nous affaire à une entente licite ou illicite... et de nature à porter atteinte aux intérêts du consommateur ? » Rappelons qu’Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, a affirmé  lors du congrès annuel de l’IATA à Miami , vouloir « évaluer cette option » de taxer les réservations sur GDS.