A six mois de la conférence internationale sur le climat qui se déroulera à Paris, la compagnie aérienne Air France-KLM, Aéroports de Paris et le GIFAS ont signé une déclaration commune sur leurs engagements d'amélioration de l'efficacité énergétique. Lors de l'événement « La COP21 vue du ciel » organisé le 18 juin 2015 au Salon du Bourget, à six mois de la 21ème Conférence des Parties qui se déroulera en France sous l'égide des Nations Unies, les trois acteurs majeurs français du transport aérien veulent renforcer leur implication dans la réduction de leur empreinte écologique. Air France-KLM, ADP et le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS) « souhaitent, par la signature d'une déclaration commune, présenter concrètement leurs engagements d'amélioration de l'efficacité énergétique et d'atteinte, à terme, d'une économie bas-carbone ». Progrès technologiques, utilisation de carburants alternatifs durables, amélioration des performances opérationnelles, des infrastructures aéroportuaires et de la navigation aérienne « sont autant d'actions engagées par ces trois acteurs français du transport aérien pour être en cohérence avec les recommandations du GIEC », déclarent dans un communiqué Alexandre de Juniac (AF-KLM), Augustin de Romanet (ADP) et Marwan Lahoud (GIFAS). Les trois acteurs travaillent à ces développements au sein du Conseil de la Recherche Aéronautique Civile (CORAC), en partenariat avec les services de l’Etat (Direction Générale de l’Aviation Civile, ministères concernés), l’Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera), la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM), l’Union des Aéroports Français (UAF), l'Association Aéronautique et Astronautique de France (3AF) ; mais au-delà « c'est toute la communauté du transport aérien en France qui se mobilise par la mise en œuvre de recherches et d'innovations préparant une croissance durable pour tous ». Le GIFAS rappelle qu’à l’origine de 2% des émissions mondiales de CO2 d’origine humaine, le transport aérien mondial s'est engagé, dès 2009 en se donnant des objectifs ambitieux et proactifs notamment par une croissance neutre en émissions de CO2 à partir de 2020. Le secteur aérien « travaille, de longue date, par le biais de l'innovation et du progrès continu » à améliorer son efficacité énergétique et ainsi contribuer à contenir la hausse des températures à 2°C en 2100, selon les préconisations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat). En 2010 et 2013, l’Assemblée des 191 Etats de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a adopté les grandes lignes d’une politique qui permettra au transport aérien international de contribuer à la lutte contre les changements climatiques, avec notamment : un objectif de stabilisation des émissions mondiales de l’aviation à partir de 2020, dans le contexte d’une croissance du trafic annuelle prévisionnelle de près de 5% (croissance « neutre en carbone »), et l’élaboration d’un régime mondial de mesures basées sur le marché visant à limiter les émissions de CO2 qui sera présenté à la 39e Assemblée de l'OACI en septembre 2016. Pour aller plus loin, les compagnies aériennes, les aéroports ainsi que l’industrie manufacturière, membres de l’organisation internationale ATAG (Air Transport Action Group), ont proposé des objectifs de long terme encore plus ambitieux avec une réduction de 50% des émissions CO2 en 2050 (par rapport à 2005). Le secteur aérien est très observé, pourtant ses engagements et ses actions sont peu connus, explique le GIFAS, qui détaille les engagements chiffrés de cette déclaration :
  1. Aéroports de Paris s’engage à :
Diminuer les émissions de CO2 de ses infrastructures aéroportuaires par passager de 50% entre 2009 et 2020 (Emissions des périmètres ACA 1&2 directes et indirectes, prévisions de trafic 2020 : 107,7 millions de passagers – source CRE3), tout en développant le trafic ; Améliorer sa performance énergétique de 1,5% par an sur la période 2016-2020 (Consommation d’énergie de tout ADP hors externes/m² de bâtiment, en MWh Ep/m² SHON Hors externes : bornes de recharge pour véhicules, prises 400 Hz, PC125A, chargeurs engins pistes dans la mesure du possible en fonction des comptages existants), ce qui représentera environ 15% entre 2009 et 2020 ; Etablir la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale de ses aéroports à 15% en 2020 (Production d’énergies renouvelables sur les 3 principales plateformes parisiennes + achat de chaleur renouvelable / consommation d’énergie finale interne).
  1. Air France - KLM s’engage à :
Réduire les émissions de CO2 de ses opérations aériennes de 20% d’ici 2020 par rapport à 2011, exprimées en grammes de CO2/passager/km (la consommation en 2011 = 93 g CO2/pax/km, en 2014 = 86 g CO2/pax/km) ; Améliorer de 20% la performance énergétique de ses installations fixes d’ici 2020 par rapport à 2011, exprimée en eq. kWh/m² ; Mobiliser tous les acteurs pour promouvoir la création d’une filière de biocarburants pour le transport aérien en France et aux Pays-Bas.
  1. Les industriels du GIFAS s’engagent à :
Faire converger les innovations technologiques issues du CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) afin que les nouveaux appareils réalisent une réduction de 50% des émissions de CO2 en 2020 et de 75% en 2050 (référence année 2000) ; Soutenir l’objectif de la Commission Européenne d’une production de 2 millions de tonnes de biocarburants aéronautiques en 2020, grâce à des actions d’accompagnement et de validation de la chaîne de mise en œuvre ; Poursuivre la réduction de l’empreinte carbone de leurs sites et de leurs activités industrielles à chaque étape du cycle de vie, en associant l’ensemble de la filière.