Le gestionnaire de l’aéroport de Genève a annoncé son intention de se joindre à un consortium d’investisseurs qui répondra à l’appel d’offre pour l’ouverture du capital de Lyon-Saint Exupéry, une des trois plateformes françaises dont l’Etat revendra ses parts. Une proposition bien accueillie par la CCI de Lyon. Alors que la compagnie aérienne Qatar Airways vient d’annoncer avoir obtenu des droits de trafic vers l’aéroport lyonnais, le voisin suisse qu’elle dessert déjà s’intéresse au processus de privatisation partielle du gestionnaire de Saint Exupéry. Genève Aéroport, dont l’unique actionnaire est l’état de Genève, a déclaré le 19 juin 2015 avoir « accepté de faire partie du consortium d’investisseurs qui répondra à l’appel d’offres lancé prochainement en vue de l’ouverture du capital des aéroports de Lyon » (ADL) ; il a « réservé une suite favorable » à la sollicitation de CUBE, une plateforme d’investissement spécialisée dans les infrastructures et les services aux collectivités. Selon le gestionnaire genevois, cette prise de participation potentielle dans le capital de ADL « s’inscrirait dans le contexte amical des bonnes relations historiquement entretenues par ces deux entités, que leur proximité géographique amène régulièrement à collaborer sur des opérations ponctuelles. Elle pourrait revêtir des perspectives intéressantes pour les deux parties. Elle donnerait notamment une cohérence à l’aménagement du territoire auquel participent ces deux plates-formes, moteurs de cette vaste région transfrontalière en voie de métropolisation ». Pour explorer de façon plus concrète cette opportunité, la direction de Genève Aéroport et les membres du conseil d’administration précisent dans un communiqué avoir signé un mémorandum, qui leur permettra de poursuivre cette analyse au fil des prochains mois. Le projet a d’ores et déjà reçu l’assentiment du canton de Genève, par la voix du Conseil d’Etat. Des contacts avec les collectivités locales françaises et le milieu industriel Rhône-alpin seront poursuivis afin d’inscrire le projet industriel dans une vision de cohérence territoriale élargie. Lyon et Genève sont séparés par 145 kilomètres. Le capital d’ADL, qui comprend les aéroports de Saint-Exupéry et de Bron, est détenu par l’Etat français (60%) et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI, 25%), les 15% restants étant partagés entre les trois collectivités territoriales que sont le Grand Lyon, le Conseil Départemental du Rhône et le Conseil Régional de Rhône-Alpes. La CCI a réagi favorablement à l’annonce, considérant que « cette initiative présente un grand intérêt pour le développement de la plateforme aéroportuaire lyonnaise. Le partenariat envisagé par Genève Aéroport avec la société Aéroports de Lyon pourrait ouvrir des perspectives ambitieuses en s’appuyant sur des espaces économiques connectés et des potentiels de développements complémentaires ». Selon le président de la CCI Emmanuel Imberton, « nous sommes convaincus que l’ouverture du capital des Aéroports de Lyon constitue une opportunité majeure pour accélérer le développement des plateformes de Lyon-Saint Exupéry et de Lyon-Bron, et accroître ainsi l’offre de nouvelles liaisons attendues par toutes les entreprises du bassin métropolitain lyonnais et de la région Rhône-Alpes ».  Rappelons qu’après avoir vendu 49,9% de l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium sino-canadien SNC Lavalin et Symbiose, l’état français poursuit le mouvement avec deux autres importantes plateformes de province : le principe d’une ouverture du capital des sociétés gérant les aéroports de Lyon et Nice a été adopté en février, les pistes et le foncier n’étant pas concernés – et l’état conservant un droit de regard sur les taxes d’aéroport. Le Fonds d’investissement CUBE est aujourd’hui affilié au groupe Natixis, banque internationale de financement, de gestion et de services financiers du Groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’épargne), deuxième acteur bancaire en France, solidement implanté dans les régions françaises et auprès des collectivités locales.