L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a finalement marqué d’un drapeau rouge la Thaïlande, qui n’a pas assez rapidement appliqué de nouvelles normes concernant la sécurité aérienne, sans aller jusqu’à la rétrogradation. Une décision de l’AESA européenne sur le même sujet est attendue jeudi. La direction de l’aviation civile thaïlandaise (DCA) de Thaïlande devait présenter un catalogue de mesures visant à renforcer la sécurité des vols, en particulier sur l’attribution de certificats d’opérations aux nouvelles compagnies aériennes (elles sont 32 basées dans les aéroports du pays), suite aux manquements dénoncés le 20 mars 2015 par l’OACI après un audit. Trop peu, trop tard, a en substance dit l’OACI le 19 juin après le non-respect du délai de 90 jours : le pays est donc ajouté à une liste peu reluisante de 12 nations dont les autorités de l’aviation civile ne sont pas à la hauteur des standards internationaux, allant d’Andorre à l’Uruguay en passant par le Botswana, l’Erythrée, Djibouti mais aussi le Kazakhstan ou le Liban. Le ministre des transports thaïlandais Prajin Juntong a reconnu que la bureaucratie locale avait pêché par excès de lenteur : le projet de restructuration de la DCA passera en conseil des ministres mardi. L’OACI a cependant reconnu les efforts entrepris depuis son audit, et précisé que la sanction annoncée vendredi ne signife pas une rétrogradation en Catégorie 2. On rappellera que le drapeau rouge de l’OACI ne concerne en rien la sécurité des vols chez les Thai Airways, Bangkok Airways, Thai AirAsia, NokScoot ou autres Thai AirAsia : la DCA a été punie pour son manque de sérieux principalement dans la délivrance de certificats d’opérateurs aériens (AOC) aux nouvelles compagnies aériennes du pays, ainsi que dans la supervision du transport de matières dangereuses. Le président de la compagnie nationale Charamporn Jotikasthira a déclaré que Thai Airways « maintient toujours un haut niveau de sécurité et de certification obtenue par les organisations internationales, y compris l'AESA, la FAA ou l’IATA » ; rappelons qu’elle est aujourd’hui la seule à voler hors de l’Asie-Pacifique. En revanche les lignes charters suspendues en mars dernier par le Japon, la Corée du Sud ou la Chine (puis souvent réinstaurées pour ne pas trop pénaliser les passagers) risquent de nouvelles sanctions. Et ces trois pays, suivis éventuellement pas d’autres, pourraient également bloquer toute nouvelle liaison en provenance de Thaïlande…