La compagnie aérienne Malaysia Airlines va fortement réduite ses capacités en Asie-Pacifique dès le mois d’août, supprimant par exemple la liaison entre Kuala Lumpur et Brisbane. A partir du 8 août 2015, le vol quotidien opéré en Airbus A330-300 de la compagnie nationale de Malaisie entre sa base et l’aéroport de Brisbane sera supprimé, l’Australie perdant une semaine plus tard cinq des douze rotations hebdomadaires entre Kuala Lumpur et Perth. Le nouveau CEO de Malaysia Airlines Christoph Mueller déclarait pourtant début juin que l’Australie serait à peu près épargnée par les coupes annoncées dans le réseau ; mais ces coupes devaient viser les routes non rentables, ce qui semble être le cas pour Brisbane que Garuda Indonesia a déjà abandonnée en janvier dernier. Une autre liaison annulée est celle quotidienne en Boeing 737-800 vers Malé aux Maldives, à compter du 23 août. Malaysia Airlines « regrette profondément les inconvénients causés aux passagers », à qui seront proposés un remboursement ou des alternatives de voyage. Les sept autres destinations affectées selon AirlineRoute sont Guangzhou (un des deux vols quotidiens annulé le 15 août) et Hong Kong (un des quatre vols quotidiens supprimé à la même date) pour la Chine, Taipei à Taïwan (un des quatre vols quotidiens supprimé le 15 août), Manille aux Philippines (un des cinq vols quotidiens supprimé le 23 août), Ho Chi Minh Ville au Vietnam (un des quatre vols quotidiens supprimé le 23 août), Siem Reap au Cambodge (deux des sept rotations hebdomadaires supprimées le 17 août) et Yangon au Myanmar (de 14 à 11 vols par semaine le 18 août). La « nouvelle » Malaysia Airlines, qui verra officiellement le jour le 1er septembre sous un nouveau nom, est en pleine restructuration ; 20 000 lettres de licenciement ont été envoyées, mais 14 000 employés se verront au total proposer de nouveaux contrats. Son CEO avait dévoilé début juin un plan nettement moins révolutionnaire qu’anticipé, précisant qu’elle restera un transporteur « international full service ». Le nouveau groupe MAS (Malaysia Airlines Bhd) sera séparé en trois activités : opérations, fonctions de support (maintenance, opérations au sol, programme de fidélité…) et formation/développement, avec un total de douze filiales. En ce qui concerne le transport des passagers et le fret, la compagnie nationale sera appuyée comme aujourd'hui par MASWings (liaisons « rurales »), la low cost Firefly et MAS Kargo. Le réseau domestique sera conservé à son niveau actuel, et il n’est pas question de faire de MAS une « compagnie régionale » : les liaisons intercontinentales telles que celle reliant l’aéroport de Kuala Lumpur à Paris-CDG ne semblent toujours pas menacées à court terme (rappelons que Malaysia Airlines a déjà abandonné les dessertes de Kunming et Krabi, Francfort et Kochi). La compagnie de l’alliance Oneworld avait dévoilé en novembre 2014 les pires résultats financiers trimestriels depuis 2011, conséquence des deux tragédies qui l’ont frappée (disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, et vol MH17 parti d'Amsterdam abattu au-dessus de l’Ukraine), mais aussi d’une piètre gestion ayant entrainé des pertes gigantesques, de son incapacité à répondre à la concurrence des low cost (au premier rang desquelles la Malaisienne AirAsia), et de l’interventionnisme politique. Le coût de la restructuration est estimé à 1,7 milliard de dollars au moins.