Le principal syndicat de contrôleurs aériens débutera demain une grève de deux jours, les négociations avec les autorités ayant été rompues. L’impact sur le trafic sera « lourd », et la DGAC devrait appeler les compagnies aériennes à annuler préventivement entre 40% et 50% de leur programme de vol. Pas de bonne surprise pour les voyageurs en cette période de grands départs pour les vacances d’été. Le quasi-majoritaire Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), suivi par FO, a confirmé mardi la rupture des négociations après huit heures de discussions, et son secrétaire général Roger Rousseau en fait porter la responsabilité sur la partie adverse : « le gouvernement estime être allé au bout du bout et fait le choix du bras de fer. Chacun prend ses responsabilités », déclare-t-il dans le Figaro. Il estime qu’un « équilibre global » n’a pas été trouvé pour répondre aux revendications « pas disproportionnées » des contrôleurs, parmi lesquelles la dégradation des conditions de travail et la faiblesse des effectifs. Et il menace dans la foulée de nouveaux préavis de grève dans une dizaine de jours, « des assemblées générales » devant être organisées dès ce mercredi. Le secrétariat d'Etat aux Transports Alain Vidalies a précisé hier que ces négociations avaient échoué « sur le montant de la prime exceptionnelle demandée par ces syndicats pour l'expérimentation d'une nouvelle organisation de travail», les syndicats rejetant la proposition de 2500 euros répartis sur 10 mois pour chaque contrôleur concerné. Il prévoit un « impact lourd » sur le trafic aérien national et européen dès jeudi. Le service minimum impose aux contrôleurs aériens de maintenir la moitié du trafic ; les compagnies aériennes attendent que la DGAC précise aujourd’hui le pourcentage de leur programme de vol qui devra être annulé préventivement pour éviter le chaos dans les aéroports, un pourcentage qui devrait dépasser 40% si l’on se réfère aux grèves précédentes. Les passagers doivent donc impérativement contacter leur compagnie pour savoir si leur vol est maintenu ; rappelons que cette grève affecte tous les vols traversant l’espace aérien français, outremer compris. Peu de réactions officielles chez les compagnies aériennes, mais dès la semaine dernière, Ryanair rappelait que c’est « la deuxième fois en deux mois que les syndicats de contrôleurs français ferment l’espace aérien européen et perturbent les voyages de millions de passagers », insistant que le timing de la grève a été « décidé pour créer le maximum de perturbations puisqu’il n’ya a quasiment aucune capacité disponible pour recaser les voyageurs affectés sur d’autres vols ». La low cost rappelle que ce genre de grève est interdit aux USA, et appelle la France et l’Union européenne à adopter le même principe.