Le tribunal de Bobigny s’étant déclaré incompétent dans le cadre de la procédure en référé engagée par la compagnie aérienne Air France, cette dernière a décidé de poursuivre sur le fond. Le syndicat de pilotes SNPL France ALPA se réunira jeudi pour décider d’une éventuelle reprise des négociations. Suite à la décision le 3 juillet 2015 du Tribunal de Grande Instance de Bobigny, estimant que la clause portant sur l'arbitrage du Président d’Air France ainsi que son interprétation ne relevait pas des pouvoirs du juge des référés mais du juge du fond « qui a seul vocation à trancher la question soulevée », la direction a annoncé la poursuite de la procédure auprès de ce même TGI statuant au fond, avec pour objectif « de voir la question tranchée avant la fin de l'été ». Air France rappelle dans un communiqué que cette action en référé, visant à autoriser le recours à l’arbitrage de son Président afin de permettre la mise en œuvre des mesures prévues dans l’accord Transform 2015 pour les pilotes, « avait pour objectif de sortir d'une situation de blocage ». Et sa direction « réaffirme la nécessité d'avancer rapidement sur le plan stratégique Perform 2020  par la voie du dialogue social ». Le SNPL Air France a regretté la décision d’Air France prise « avant même de nous rencontrer », expliquait son porte-parole dans La Tribune samedi, et réunira jeudi son conseil pour décider si les négociations doivent reprendre. Le syndicat, accusé de n’avoir rempli que 65% de ses engagements quand des rapports montrent que le personnel au sol a atteint 100% et les hôtesses de l’air et stewards 96% des leurs, avait suspendu toute discussion après l’annonce du référé. La compagnie de l’alliance SkyTeam ne peut du coup ni conclure Transform 2015 (qui visait un gain de productivité de 20%) ni lancer les négociations avec le reste du personnel sur Perform 2020. Ce qui a poussé la CFE-CGC à demander l’organisation d’un référendum interne sur les mesures du nouveau plan d’économie plutôt que de passer sous les fourches caudines des syndicats. Air France de son côté a dévoilé depuis la mi-juin plusieurs axes d’action pour économiser quelques 80 millions d’euros supplémentaires, dont la réduction des GP, la suppression de routes ou le report des livraisons de nouveaux avions.