La compagnie aérienne Inter Iles Air pourrait bien disparaitre de l’espace aérien comorien suite à l’imposition de nouvelles taxes d’aéroport internationales. L’arrêt des activités, et sa volonté de se délocaliser, seraient dus à une dispute entre certain membres du gouvernement local et le seul transporteur de l’île. Un communiqué de la compagnie comorienne daté du 2 juillet 2015 explique que « l’arrêt de ses activités sur l’ensemble de l’archipel n’est pas une décision unilatérale » : depuis le 29 juin, l’aéroport d’Anjouan bloque tous les vols vers et depuis Mayotte, ce qui la contraint à « cesser toute activité pour envisager un avenir économique serein ». Inter Iles Air affirme être accusée par l’Aviation Civile comorienne de « pratiquer des prix élevés », alors qu’elle a créé « une centaine d’emplois dont une quinzaine à Mayotte où les charges sont dix fois plus élevées », qu’elle doit payer des assurances beaucoup plus chères « pour répondre aux exigences européennes » - et que tout cela a un coût. Selon RFI, la menace pesant sur Inter Iles serait due à une guéguerre entre la compagnie d’une part, et le ministre des transports et l’aéroport d’Anjouan d’autre part. Ce dernier exige désormais le paiement d’une taxe d’aéroport internationale pour tous les vols à destination de Mayotte, alors que cette île (un DOM français) est l’une des quatre composant l’archipel selon la constitution des Comores, avec Anjouan donc, la Grande Comore et Mohéli. Et de fait, Inter Iles Air payait depuis sa création en 2008 une taxe domestique nettement plus avantageuse ; selon RFI, le changement de montant serait suffisant pour la forcer à « mettre la clé sous la porte ». La radio explique que le contentieux sur l’appartenance de Mayotte n’a rien à voir avec les taxes d’aéroport : elle parle d’une instrumentalisation « dans cette guerre intestine entre d'une part le directeur de l'aéroport d'Anjouan soutenu par le ministère des Transports, et d'autre part la direction de la compagnie Inter Iles ». L’aéroport s’appuierait ainsi sur un arrêté vieux de trois ans mais « jamais respecté ». Le ministre de l’intérieur a dû intervenir, affirmant que l’arrêté en question a « déjà suffisamment pénalisé la population comorienne par le passé » ; En début d’année, la « première compagnie aérienne des iles de la lune » basée à Moroni parlait d’une nouvelle page de son histoire, avec le lancement d’un site internet et surtout l’ouverture de nouvelles lignes régionales en 2015 : Dar es Salam en Tanzanie, Majunga à Madagascar, Plaisance à l'île Maurice et Pierrefonds à La Réunion. Inter Iles Air présente ses excuses « à tous les passagers qui lui ont été fidèles durant ces 7 années », mais se voit « le cœur gros et la mort dans l’âme » obliger de céder « face aux difficiles conditions de travail que nous impose l’aviation civile comorienne ». Et elle rappelle aussi que « ce n’est pas la première fois que les autorités compétentes clouent nos avions au sol », toujours pour cette regrettable question de taxes aéroportuaires »… air-journal_Inter Iles Air Cessna 404