Le syndicat britannique Unite des hôtesses de l’air et stewards a appelé ses membres à voter d’ici la fin du mois sur le principe d’une grève chez la compagnie aérienne easyJet, dont il a rejeté ses dernières propositions en matière d’augmentation de salaire. La low cost tente de rassurer ses passagers sur le maintien du programme de vol cet été. Après la rupture des négociations vendredi entre la spécialiste britannique du vol pas cher et le syndicat représentant environ 2000 de ses PNC, le ton est monté le 6 juillet 2015. Unite va organiser un vote du 14 juillet au 3 août sur le principe d’une grève, après avoir refusé les augmentations de salaires proposées unilatéralement par easyJet « à hauteur de 2% pour les PNC et de 2,5% pour les chefs de cabine ». Le personnel de cabine « a travaillé dur pour faire d’easyJet un succès, avec des profits avant impôts de plus d’un demi-milliard de livres », explique le représentant du syndicat Kevin Hall, « et pendant ce temps les dirigeants se sont augmentés de 18% tandis que la CEO Carolyn McCall voyait son revenu augmenter de 6 millions de livres – 240 plus que la moyenne des PNC ». Face à cette « disparité éclatante », il affirme que tout ce que réclament les membres d’Unite est « une augmentation de salaire décente et reflétant le rôle importants qu’ils ont joué pour faire d’easyJet une compagnie leader sur le moyen-courrier en Europe ». Le représentant syndical appelle la low cost à reconsidérer sa position « et entamer des négociations sincères ». Précisant clairement qu’aucune grève n’est prévue à ce jour, easyJet a fourni hier sa version du conflit par voie de communiqué, expliquant qu’elle avait décidé d’augmenter les salaires des PNC britanniques de 4,1% (et de 5,1% ceux des chefs de cabine) sur deux ans avec effet rétroactif au 1er janvier 2015, un deal auparavant rejeté par Unite. La low cost explique que son personnel de cabine est déjà le mieux payé du pays avec un salaire moyen de 25.000 livres (35.000 euros environ, « conforme au salaire de tous les travailleurs au Royaume Uni »), et qu’il reçoivent les fruits de son succès au travers d’un bonus annuel et de participation. Et elle veut croire qu’il est « juste de récompenser dès maintenant des PNC en majorité non membres de Unite qui attendent depuis des mois la conclusion de ces négociations ». Elle réfute l’affirmation du syndicat selon qui ce serait la direction qui a interrompu les négociations, rappelant que celles menées en juin avaient été suivies par un message de Unite à ses membres disant qu’en cas de refus de l’offre présentée « le syndicat ne poursuivra pas les négociations ». Et elle affirme avoir présenté cinq offres d’augmentations de salaires différentes au syndicat, qui n’a de son côté présenté « aucune offre constructive ». EasyJet estime que seulement un PNC sur cinq avait voté contre ses dernières propositions « nettement au-dessus de l’inflation mais aussi des augmentations salariales récemment acceptées par Unite chez British Airways et Thomas Cook ». La low cost incite donc ses PNC à voter contre le principe d’une grève, et se dit confiante dans sa capacité à opérer cet été l’ensemble du programme de vols prévu.