Le Conseil d’administration de la compagnie aérienne Air Madagascar a de nouveaux membres, désormais présidés par Léon Rajaobelina. Mais cela n’a pas suffit à convaincre les syndicats d’arrêter une grève qui dure depuis un mois : ils exigent toujours la réintégration des salariés licenciés. Une première réunion du nouveau Conseil d’Administration de la compagnie nationale malgache s’est tenue le 8 juillet 2015 après la nomination de cinq nouveaux membres, au cours de laquelle Léon Rajaobelina (conseiller économique du président Hery Rajaonarimampianina et ancien gouverneur de la Banque centrale) a été élu Président du CA. Ce conseil a par ailleurs « pris acte de la démission de Haja Raelison en sa qualité de Directeur Général », et mis en place une direction collégiale qui assurera cette fonction à titre intérimaire : un délai de deux mois est prévu pour la nomination du futur DG « à la suite d’un processus transparent ». En cessation de paiement le mois dernier, Air Madagascar déclare dans un communiqué que le Conseil d’Administration « a affirmé sa volonté de renouer le dialogue avec toutes les parties prenantes dans un objectif d’apaisement et de reprise des activités dans les meilleurs délais ». Un plan de secours doit être présenté d’ici la fin août. Ce changement de tête était l’une des revendications des syndicats en grève depuis le mois dernier ; mais le mouvement se poursuit ce 10 juillet, exigeant toujours la levée de toutes les sanctions contre leurs délégués de personnels « avant d’ouvrir des négociations ». La médiation conduite par l’Inspection du Travail n’a toujours pas réussi à rapprocher les positions. La proposition par la nouvelle direction collégiale de créer une plateforme de dialogue « avec les partenaires sociaux dont les délégués et syndicats du personnel » selon l’Express de Madagascar doit faire l’objet d’une réunion ce vendredi. Rappelons qu’Air Madagascar a été maintenue le mois dernier dans l’Annexe B de la liste noire européenne. Et que la maintenance en cours de son Airbus A340-300 pris en wet lease en Islande empêche toute reprise des vols vers Paris. Quelques 300 personnes sur 1200 employés étant toujours en grève, le programme de vol est depuis le mois dernier amputé de moitié, ce qui met à mal la haute saison touristique.