La FAA a donné 65 jours à la Thaïlande pour remédier aux problèmes détectés dans ses standards de sécurité aérienne, des problèmes qui dérivent principalement du sous-effectif et de la formation. Après le drapeau rouge de l’OACI signalant des problèmes de régulation et de structure dans l’aviation thaïlandaise, et l’absence de nouvelles mesures de la part de l’AESA, l’autorité fédérale de l’aviation américaine a effectué une inspection de cinq jours la semaine dernière, y compris auprès des compagnies aérienne Thai Airways et Bangkok Airways. A en croire le ministre des transports Prajin Juntong, la FAA aurait transmis oralement au directeur du Department of Civil Aviation local (DCA) Parichart Khotcharat.une liste de trois griefs principaux : absence d’un inspecteur de l’aviation et d’employés qualifiés pour mener à bien les inspections des avions opérés en Thaïlande ; un manuel d’aviation incomplet « probablement dû au manque de personnel qualifié » ; et des tests inexacts, possiblement dus à la même raisons. La FAA, qui agissait dans le cadre du programme IASA (International Aviation Safety Assessment), a donc donné 65 jours au pays pour remédier à ces problèmes, un rapport écrit doit être envoyé sous 30 jours. Elle enverra une équipe à la fin du délai annoncé pour vérifier de l’avancement des actions entreprises, et rendra 30 jours après son rapport final – avec à la clé un éventuel passage de Catégorie I à Catégorie II. Selon le ministre des transports, un des reproches de la FAA est déjà réglé – deux nouveaux manuels (Flight Operating Inspector Manual et Air Operating Certification Requirement) viennent juste d’être complétés. Mais il s’est montré plus pessimiste sur les autres écueils, le recrutement et la formation de nouveau personnel prenant du temps, tout en insistant sur le fait que la Thaïlande « ne mérite pas » d’être rétrogradée en Catégorie II au vu des efforts « déterminés » entrepris depuis l’audit de l’OACI. L’organisme des Nations Unies avait délivré fin juin un carton jaune au pays (SSR, Serious Safety Concern – avec le drapeau rouge qui va avec) pour ne pas avoir procédé sous 90 jours à la rectification des problèmes décelés par l’audit. Les conséquences immédiates du passage en Catégorie II ne concerneraient que Thai Airways, seule compagnie du pays à desservir les Etats-Unis : cette sanction bloquerait tout lancement de nouvelle liaison entre les deux pays, que ce soit par TG ou par une autre compagnie thaïe, ainsi que tout changement d’avion sur les lignes déjà en place (y compris pour déployer un appareil plus récent), et ce jusqu’à ce que la FAA juge satisfaisants les progrès effectués. Mais la rétrogradation implique aussi des visites de contrôle plus nombreuses dans les aéroports américains, et entrainera la suspension de tout accord de partage de codes (quand c’est la compagnie thaïe qui opère le vol), comme celui qui lie Thai Airways à United Airlines – l’impact pouvant éventuellement s’étendre à d’autres membres de Star Alliance. Et surtout, la décision de la FAA pourrait être imitée par d’autres pays ; on a vu avec quelle vitesse le Japon, la Corée du Sud ou la Chine ont réagi quand les manquements de l’aviation civile thaïe ont été mis au grand jour...