La compagnie aérienne Air Calédonie est contrainte de réduire son programme de vol dès aujourd’hui à l’aéroport de Nouméa, le sous-effectif des contrôleurs aériens ayant entrainé un nouveau planning avec moins d’heures supplémentaires. Le directeur de l’aviation civile Sébastien Chêne a beau expliquer dans les Nouvelles Calédoniennes de ce 27 juillet 2015 « avoir fait des efforts pour nous adapter au mieux au programme de vols d’Aircal », la réduction des plages horaires durant lesquelles la compagnie peut faire voler ses quatre ATR étant prévue pour une période de six mois au moins. Les conséquences sont immédiates : du 27 juillet au 2 août, 132 vols seront modifiés, impactant 2 631 clients. Et dès le 3 août, 14 vols (soit 7 rotations aller-retour) seront supprimés chaque semaine dont 10 vols le week-end, soit environ 1100 sièges de moins chaque semaine. Air Calédonie précise d’autre part que « dorénavant tout vol annulé ou supprimé ne pourra malheureusement pas être remplacé par un vol supplémentaire ». Les contrôleurs de l’air de Nouméa-Magenta avaient déjà fait grève pour protester contre un sous-effectif structurel, et le régulateur précise que la diminution de leurs heures supplémentaires met fin à une « situation qui devait rester exceptionnelle » mais s’était « installée dans le permanent » pour répondre aux demandes d’Air Calédonie. Le directeur général d’AirCal n’en peut mais : « on en a marre de passer pour des incompétents uniquement parce que l’Aviation civile n’a pas anticipé une situation sur laquelle on a attiré l’attention depuis longtemps ». Il affirme ne pas demander des conditions extraordinaires, « juste des conditions normales, pour pouvoir travailler normalement ». Et alors que sa compagnie est en pleine croissance et visait 480 000 passagers en 2015, il demande « à quoi cela sert-il d’avoir acquis un quatrième ATR si cet appareil ne peut pas voler ? ». L’Aviation civile reconnait qu’il faudrait deux contrôleurs aériens supplémentaires à Nouméa pour répondre aux besoins d’Aircal, « et deux de plus pour fonctionner en situation de confort normal ». Mais malgré des efforts de formation, il faudra au moins quatre ans avant que les 18 candidats reçus depuis 2013 soient opérationnels…