Le processus de privatisation du gestionnaire des aéroports de la Côte d’Azur, Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez, débutera cet automne pour une conclusion prévue au premier semestre 2016. Après Toulouse-Blagnac et bientôt Lyon-Saint Exupéry, l’état va se séparer de ses parts dans un troisième gestionnaire d’aéroport français. Le ministère des finances a indiqué le 28 juillet 2015 que « la concertation sur le cahier des charges et la procédure de cession sera lancée en septembre », la clôture de l'opération étant annoncée pour la fin du premier semestre 2016 ». Le gouvernement précise qu’il « associera étroitement les acteurs locaux » à la cession des 60% du capital détenus dans le groupe Aéroports de la Côte d’Azur (ACA), dont les autres actionnaires sont la CCI de Nice-Côte d'Azur (25%) et les collectivités locales (région PACA, département des Alpes-Maritimes et métropole de Nice, 5% chacune). La vente pourrait rapporter entre 1,5 et 1,8 milliards d'euros selon certaines estimations, soit cinq fois plus que celle de Blagnac. Mais l’état prendra sa décision en considérant « à la fois le projet industriel et social », le premier devant en outre « constituer un moteur de développement au service de l'attractivité et du rayonnement » de la région. La privatisation du deuxième aéroport français, également deuxième en Europe pour l’aviation d’affaires (une spécialité des plateformes de Cannes Mandelieu et Saint-Tropez), pourrait être plus chaotique que les deux autres, en raison notamment de l’enclavement de la Côte d’Azur. L’intérêt dans le processus affiché par ADP en février dernier provoque une crainte des acteurs régionaux, le président du Comité Régional du Tourisme de la Côte d’Azur et maire de Cannes David Lisnard ayant hier demandé à Bercy de « garantir l'autonomie de la plateforme azuréenne par rapport aux Aéroports de Paris » - ADP étant soupçonné de ne pas vouloir développer les liaisons internationales à Nice afin de protéger son hub à Charles de Gaulle. Et ces mêmes acteurs réclament des « garanties » sur le ou les futurs actionnaires, afin de se prémunir d’une recherche de « rentabilité maximale immédiate » qui se ferait au détriment de la Côte d’Azur. Rappelons qu’il ne s’agit de transférer au secteur privé que la majorité du capital d’ACA ; les pistes et le foncier ne sont pas concernés par le processus, l’état conservant un droit de regard sur les taxes d’aéroport – et la DGAC le contrôle de l’ouverture de nouvelles liaisons aériennes. Une nouvelle réunion entre Bercy et ADA est prévue en septembre.