La compagnie aérienne Air Méditerranée, placée en redressement judiciaire en janvier, intéresserait l’homme d’affaires algérien Ali Haddad, patron d’un groupe de BTP et du principal syndicat patronal du pays. Selon Jeune Afrique du 28 juillet 2015, le dirigeant du groupe privé ETRHB et président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) « planche sur une prise de participation » dans la compagnie française : il aurait demandé à un cabinet d’audit d’expertiser les comptes d’Air Méditerranée, « en vue d’une entrée dans son capital à hauteur de 49% ». Aucune confirmation officielle, mais l’idée a du sens : la compagnie se présente comme une spécialiste dans la desserte du bassin méditerranéen, et elle dessert déjà les aéroports d’Alger, Oran et Chlef. Dans un communiqué du 13 janvier 2014, Air Méditerranée expliquait s’être mise « sous la protection du Tribunal de Commerce » de Tarbes, le redressement judiciaire lui permettant de garantir la continuation de son programme de vols tant sur ses vols réguliers que sur ses vols charter, et ainsi de maintenir ses emplois. Au mois de juin, ce même tribunal lui avait accordé une extension de six mois pour trouver un repreneur, considérant que son programme de vol estival était suffisant pour générer une trésorerie suffisante (elle avait même ajouté des vols supplémentaires vers l’Algérie et le Maroc). Et aucun tour-opérateur, son marché principal, n’avait annulé ses engagements. Le « difficile contexte du marché et du transport aérien français » n'avait pas permis à Air Méditerranée « d'assainir suffisamment rapidement sa situation financière, malgré les bons résultats enregistrés sur les derniers exercices ». La compagnie doit donc trouver un repreneur d’ici le mois de janvier 2016, pour « conforter » son développement. D’autant qu’elle assure que sa stratégie d'adaptation au marché, qui a notamment repositionné son activité de compagnie charter vers une activité de compagnie régulière, a porté ses fruits : l’activité de vols réguliers « a atteint le seuil de rentabilité et la compagnie enregistre des comptes à l'équilibre », déclarait-elle en janvier.