La compagnie aérienne Kenya Airways a annoncé une perte record de 252 millions de dollars pour l’année fiscale se terminant fin mars, attribuée à l’acquisition de ses Boeing 787-8 Dreamliner et à la concurrence des compagnies du Golfe. Lors de l’annonce de ses résultats le 30 juillet 2015, la compagnie nationale kenyane a précisé ces chiffres historiquement mauvais étaient également dus à la baisse du tourisme suite aux attaques des terroristes Shabaab, particulièrement en provenance d’Europe, et à l’épidémie du virus Ebola qui l’avait contrainte à suspendre plusieurs routes vers l’Afrique de l’ouest pendant des mois. Mais le CEO de Kenya Airways Mbuvi Ngunze est clair : ces pertes massives sont d’abord dues « aux coûts associés à l’acquisition des Dreamliner ». La compagnie en opère sept sur les huit commandés ; lors de la dernière année fiscale, sa flotte s’est enrichie de cinq 787-8, deux 777-300ER et trois 737-800 (tandis qu’elle mettait à la retraite ces derniers 767), pour atteindre 54 appareils. La concurrence des trois grandes compagnies du Golfe est citée, mais il ne faut pas oublier celle de sa grande rivale Ethiopian Airlines. Les capacités en SKO de la compagnie de l’alliance SkyTeam ont augmenté de +8,6% pendant l’année fiscale écoulée, mais le trafic en PKT n’a progressé que de +5,2% ; en conséquence le coefficient d’occupation est passé de 65,6% à 63,6%, tandis que les revenus de l’activité passage restaient stables (4,2 millions de passagers contre 3,7 l’année précédente). Kenya Airways souligne en particulier l’augmentation des capacités de 13% vers l’Europe (777-300ER vers Amsterdam, 787 vers Paris) et de 9% vers le Moyen-Orient, tandis que cette augmentation était limitée à 3,6% vers le continent africain. Mais sur le marché intérieur, le lancement de la low cost Jambo Jet lui permet d’afficher une capacité en hausse de +29%. Le CEO de Kenya Airways a toutefois montré un certain optimisme, notamment grâce à un emprunt de 200 millions de dollars sur le point d’être signé avec l’Afrexim Bank et à la vente d’au moins sept avions. Dont quatre 777-200ER déjà en partie retirés du service, mais aussi éventuellement les trois 777-300ER les plus récents, ce qui lui permettrait d’opérer l’intégralité du réseau long-courrier en Dreamliner nettement plus économique…