Du personnel de sûreté exercera une grève du zèle lundi 3 août à Brussels Airport pour dénoncer des failles dans les nouveaux portiques de sécurités automatiques.

La Confédération des syndicats chrétiens (CSC) Transcom, syndicat majoritaire en Belgique, a annoncé qu'elle ne participera pas pour le moment à la grève du zèle du personnel de sûreté décidée par les syndicats socialiste et libéral. Ces derniers veulent protester contre les défaillances enregistrées ces dernières semaines. Ainsi, une cinquantaine de personnes auraient réussi à passer ces portiques sans ticket valable. Rappelons que nous évoquions la semaine dernière dans nos colonnes, que deux passagers avaient réussi à monter à bord d’un avion sans carte d’embarquement, entraînant le débarquement de l’ensemble des passagers, et un retard de trois heures.

« Mener une action maintenant ne va pas apporter des solutions viables, explique  Kurt Callaerts, secrétaire de la CSC Transcom. Nous mettons actuellement tout en oeuvre afin de formuler une proposition globale qui résoudrait cette problématique compliquée. Elle sera alors travaillée lors des discussions à ce sujet prévues au niveau fédéral en septembre. Nous n'hésiterons cependant pas à mener des actions si cela s'avère nécessaire ». Le syndicat chrétien convient toutefois des problèmes rencontrés sur les nouveaux portiques de sécurité. « C'est un mauvais achat de Brussels Airport destiné à économiser sur ses sous-traitants et sur son propre personnel de sécurité et de contrôle. Le mal demeure cependant plus profond, prévient Kurt Callaerts. Le principal problème est l'absence d'un cadre réglementaire clair quant à la hiérarchie entre les différents services d'inspection et de sécurité qui sont actifs au sein de l’aéroport. »

L’aéroport de Bruxelles-Zaventem a tenu à rassurer les passagers en pleine période de départs en précisant que « toutes les mesures nécessaires sont prises pour la sûreté des passagers et de l'aéroport, conformément à la réglementation nationale et internationale ». La première plateforme aéroportuaire de Belgique a aussi confirmé être « en discussion avec la Ministre Galant concernant le cadre législatif pour son personnel de sûreté ». Une concertation avec les syndicats était déjà prévue en septembre à ce sujet, souligne-t-elle.

Selon Brussels Airport, ces fameux portiques d’accès automatiques dans le Connector « ne sont pas nouveaux ». Ils « sont utilisés dans de nombreux autres aéroports internationaux », et « depuis plusieurs années pour les passagers à Brussels Airport. » Leur nombre a cependant récemment été étendu à la suite de l’ouverture de la nouvelle plate-forme « Connector ».

Enquête judiciaire en cours sur l'incident de sûreté de la semaine dernière

Le récent incident de sûreté, au cours duquel deux personnes ne disposant pas d’un titre d’accès valable, mais ayant toutefois été entièrement contrôlées au niveau de la présence d’objets interdits, ont accompagné un passager jusqu’à l’intérieur de l’avion est actuellement en cours d’analyse, continue l’aéroport bruxellois. Entre-temps, des mesures complémentaires ont été prises pour éviter que ce type d’incident ne se reproduise. Il a été demandé aux compagnies aériennes de clarifier leur procédure en ce qui concerne le contrôle d’accès jusqu’à leur avion.  Une enquête judiciaire est également en cours.

Les personnes qui commettent une infraction à la législation relative à la sûreté des aéroports encourent, selon la législation européenne, une peine de prison de 8 jours à 1 an et une amende de 200 euros à 4 millions d’euros.