Le groupe Lufthansa envisage de faire de sa filiale low cost Eurowings un « véhicule de consolidation » dans le ciel européen, via l’acquisition d’autres compagnies aériennes Lors d’une conférence de presse le 4 août 2015 à Francfort, le CEO du groupe allemand Carsten Spohr a évoqué l’avenir de la future Eurowings, qui intègre déjà progressivement les activités moyen-courrier de Germanwings, va se baser à l’aéroport de Vienne et lancera des vols long-courrier à l’automne. Partant du principe que les cinq plus grandes compagnies européennes, en l’occurrence son propre groupe, Air France-KLM, IAG (British Airways, Iberia, Vueling), Ryanair et easyJet, « ne représentent que la moitié des parts de marché » sur le continent quand « les cinq plus grandes américaines accaparent 93% du marché » aux USA, le président juge indispensable une consolidation du secteur. Eurowings pourrait alors être une « plateforme ouverte » pour d’autres compagnies sous pression, en particulier celles opérant surtout des vols courts et moyen-courriers et à la peine devant la concurrence des low cost telles que Ryanair, easyJet ou Wizz Air. Mais ces cibles potentielles « devront adapter leur business model » dans le style de ce que Lufthansa est en train d’accomplir avec Eurowings, prévient-il. Le patron du groupe de Star Alliance s’est refusé à nommer les compagnies qui pourraient être acquises, se contentant de souligner que l’opération « ne sera pas aussi facile que dans le cas de Swiss ou Iberia » qui pouvaient être achetées « en l’état ». On pense évidemment à Brussels Airlines, dont Lufthansa possède déjà 45% du capital, mais aussi à LOT Polish Airlines ou SAS Scandinavian Airlines, même si ces dernières ne sont pas franchement attirantes. Interrogé sur les problèmes sociaux engendrés par l’évolution de Lufthansa vers le marché low cost, et en particulier les grèves de pilotes, le CEO s’est contenté de répondre qu’il serait « content » si les syndicats réalisaient que « si l’employeur n’a pas bougé après 13 grève, il y a de fortes chances qu’il en soit de même après la quatorzième ». Les PNC et le personnel au sol sont également en négociations, et il reconnait que sa stratégie implique « beaucoup de changements en même temps ». Il a aussi précisé selon Les Echos que si la compagnie Lufthansa conservera son caractère actuel de compagnie haut de gamme, la classe Premium, lancée en novembre dernier, « est celle qui dégage la meilleure rentabilité au mètre carré ».