Le premier ministre malaisien a annoncé hier que le débris d’avion retrouvé à La Réunion provient bien du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu en mars 2014 avec 239 personnes à bord. Les experts ne vont pas aussi loin, mais les familles des victimes ont enfin des informations, 515 jours après la catastrophe. Le flaperon découvert mercredi dernier dans l’île de l’océan Indien est bien un débris du vol MH370, a annoncé Najib Razak le 5 août 2015 à Kuala Lumpur, même si à Paris le procureur de la République a été plus prudent lors d’une conférence de presse dans la soirée. « Au vu des constatations effectuées par l'expert, nous pouvons dire aujourd'hui qu'il existe de très fortes présomptions pour que le flaperon retrouvé sur une plage de l'île de la Réunion le 29 juillet 2015 appartienne bien au Boeing 777 du vol MH370 », a déclaré Serge Mackowiak, avant d’ajouter que les experts « mènent leurs travaux dans les meilleurs délais afin de pouvoir apporter une information complète et fiable le plus rapidement possible aux familles des victimes ». Le débris provient bien d’un Triple Sept, ont confirmé les enquêteurs réunis à l’antenne Techniques Aéronautiques de la Direction Générale de l’Armement (DGA-TA) à Balma près de Toulouse. Les analyses débutant ce jeudi matin devraient permettre de confirmer formellement que les numéros de série des pièces du flaperon correspondent à l’avion de Malaysia Airlines. En revanche il y a peu de chances que la pièce longue de 2 mètres puisse apporter des éclaircissements sur ce qui s’est passé le 8 mars 2014, quand le 777-200ER parti de l’aéroport de Kuala Lumpur en direction de Pékin avec 227 passagers dont 153 Chinois et douze membres d’équipage a changé de cap en pleine nuit avant de disparaître des écrans radars, volant en direction de l’océan Indien selon des informations fournies par les militaires de Thaïlande, de Malaisie et d’Indonésie. Les examens poussés du flaperon pourraient au moins indiquer les conditions de séparation du reste de l’aile, voire confirmer ou informer l’existence d’un incendie ; mais seules les boîtes noires, dont les balises de détresse n’ont jamais été entendues, sont à même de prouver s’il s’agissait d’un accident, d’un geste volontaire, d’une tentative de détournement ou d’un acte terroriste. La présence de coquillages pourrait aider les enquêteurs à établir le trajet suivi par le flaperon au grès des courants. Ce matin encore, les autorités australiennes se disaient certaines que l’endroit où se concentrent les recherches, une zone de 50 000 km² à l’ouest de l’Australie, est le bon. « Nous sommes sûrs que nous cherchons au bon endroit et que nous y trouverons l’appareil », a indiqué Martin Dolan, le commissaire en chef du Bureau australien de la sécurité des transports (ATSB) sur ABC NewsRadio, les dernières informations étant selon lui « cohérentes avec le travail effectué ».