Les avions Bombardier CSeries poursuivent leur programme d’essais, avec depuis le début du mois l’accueil des premiers passagers en cabine ou les tests de chaleur extrême et de détection de fumées. Mais les analystes de Leeham Co. font état de menaces sur une centaine de commandes, dues en majorité à la situation économico-politiques des pays où ils ont été achetés. L’avionneur canadien a diffusé le 7 aout 2015 une vidéo de son futur monocouloir qui avait accueilli quelques jours plus tôt deux groupes de cinquante employés à bord « pour jouer les passagers et tester le confort de la cabine » du CS100 FTV5 aux couleurs de la compagnie aérienne Swiss. Des voyageurs étaient déjà montés à bord d’un CSeries avec son équipage au complet le mois dernier, mais il s’agissait alors de tester par exemple les taux de dioxyde de carbone en cabine. La famille CSeries a franchi le 22 juillet dernier le cap des 2000 heures de vol. Le 4 août, FTV5 passait avec succès les essais de détection et d’évacuation des fumées, alors que FTV2 était à Mesa en Arizona pour subir des tests de températures extrêmes. air-journal_Bombardier CSeries haute temperature FTV2Mais ces avancées dans le programme de certification ont été quelque peu ternis par une analyse de Leeham Co. (qui avait déjà annoncé la revente de certains Airbus A380 par Malaysia Airlines), portant sur les risques de report ou d’annulation encourus par les commandes de 194 avions livrables entre 2016 et 2018. Pas moins de 102 de ces appareils sont flanqués de drapeaux jaunes ou rouges selon la sévérité des risques : la société de leasing russe Ilyushin Finance Co. (32 commandes fermes de CS300, 10 options pour VIM Airlines et UT Air) fait partie des derniers pour cause de « hauts risques liés au pays », tout comme Iraqi Airways (5 CS300 fermes). Pour d’autres, le risque maximum est attribué au financement (crowd funding pour Odyssey Airlines, dix CS100 fermes) ou à un changement de business plan (Republic Airways Holdings pour Frontier Airlines, 40 CS300 fermes et autant d’options). Des drapeaux jaunes (risque moyen) sont attribués à Gulf Air (risque régional), Malmö Aviation (pertes financières) ou SaudiGulf Airlines (start-up). ET sans surprise, Leeham ne voit aucun risque sur les commandes destinées à Korean Air, Swiss, airBaltic, Privatair, Falcon Aviation Services ou la société de leasing Macquarie AirFinance. Bombardier a réagi à cette étude, une porte-parole cité par le Financial Post expliquant ne pas avoir connaissance de clients qui souhaiteraient reporter ou annuler des commandes. « Nous avions des contrats fermes et avons entièrement confiance dans le fait que nos clients ont les moyens de prendre livraison des avions commandés comme prévu », a déclaré Isabelle Gauthier. https://www.youtube.com/watch?v=m10P9damhFM air-journal_CSeries Swiss Dorval