Les enquêteurs néerlandais pensent avoir retrouvé des débris provenant d’un missile sol-air de type BUK, comme celui soupçonné d’avoir abattu en juillet au-dessus de l’Ukraine le Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur avec 298 personnes à bord. La plus grande prudence a été utilisée par les enquêteurs du Bureau d'enquête pour la sécurité néerlandais (OVV) le 11 août 2015, dans leur déclaration commune avec les autorités judiciaires chargées de l’enquête pénale : ils disent avoir identifié « certaines pièces qui sont peut-être originaires d'un système de missile sol-air de type BUK », retrouvés dans l’est de l’Ukraine « lors d'une mission de rapatriement » des corps de victimes et des débris de l’avion. Mais ils refusent à ce point de l’enquête d’établir un « lien de causalité entre les éléments retrouvés et le crash du vol MH17 ». De fabrication russe, le système BUK était utilisé par les armées russes et ukrainiennes, et les rebelles pro-russes de l’est de l’Ukraine sont soupçonnés d’avoir tiré le missile ayant abattu le vol MH17. Le rapport final de l’OVV sur la destruction en plein vol du 777-200ER est attendu en octobre. Son rapport préliminaire avait conclu à la destruction de l’avion suite à des impacts sur la carlingue semblables à ceux créés par un missile sol-air explosant à proximité, la détermination des responsables du tir n’entrant pas dans son mandat. CNN affirme que le brouillon du rapport final blâme les milices, mais aussi la compagnie aérienne pour avoir continué à survoler un pays en état de guerre. Rappelons que Kiev et les Occidentaux en général soutiennent la version d’un missile tiré par les milices pro-russes (voire par l’armée russe elle-même), tandis que ces miliciens et Moscou soutiennent la thèse d’un tir par l’armée ukrainienne. Jusque là, personne n’a été capable d’apporter des preuves convaincantes pour expliquer qui était responsable et s’il s’agissait d’un acte délibéré ou d’une erreur, chaque camp défendant sa thèse avec plus ou moins de bonne foi. Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a mis son veto fin juillet à une résolution demandant la création d’un tribunal spécial pour juger les responsables de ce drame.