La nouvelle compagnie aérienne Congo Airways n’a toujours pas effectué son vol inaugural ce lundi, son deuxième Airbus A320 étant en outre bloqué en Irlande. Le trafic aérien en RDC doit en outre se priver des vols de Korongo Airlines après un incident. La nouvelle compagnie nationale de République Démocratique du Congo devait décoller le 24 aout 2015, affirmait en début de mois des « sources officielles », avec une première route reliant l’aéroport de Kinshasa-N’Djili à Goma. Elle disposait déjà d’un A320 arrivé 20 juillet, le second étant attendu dans la capitale demain. Mais selon une radio irlandaise cet appareil serait bloqué à Dublin sur décision de justice, une société américaine réclamant à la RDC dix millions de dollars suite à un arbitrage de 2007 sur la saisie de deux concessions minières de diamant. Sur sa page Facebook (le site internet est toujours en construction), Congo Airways affirmait hier qu’il « circule des fausses rumeurs au sujet du blocage de notre deuxième A320 en Europe. Congo Airways vous informe que toutes les formalités ont été remplies pour sa livraison. Nous le réceptionnerons à Kinshasa dans le courant de la semaine prochaine ». Les deux Airbus ont été acquis chez Alitalia pour environ 50 millions de dollars, le choix du crédit-bail plutôt que du leasing initialement envisagé étant « un gage de crédibilité » donné par la RDC et Congo Airways selon le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Le deuxième était en cours d’aménagement dans la capitale irlandaise. On ne connait toujours pas le programme de vol de Congo Airways, même si elle affirme vouloir débuter ses opérations avant la fin du mois. Son organigramme est présenté comme suit : « le directeur général, Claude Kirongozi, est congolais, son adjoint Jérôme Maillet est un ancien d'Air France Consulting, société chargée de gérer le lancement de la compagnie, et le Belge Xavier Bruyndonckx a été nommé directeur des opérations ». Ses deux principales concurrentes seront CAA (Compagnie Africaine d'Aviation) et Korongo Airlines ; toutes les compagnies du pays figurent dans la liste noire européenne. Rappelons que le gouvernement de RDC et Air France-KLM avaient signé en août 2014 un accord pour le lancement de cette nouvelle compagnie aérienne nationale. Il s’agissait de succéder à LAC (Lignes Aériennes Congolaises), tombée en faillite en 2003, mais aussi de redorer le blason du transport aérien dans le pays dont toutes les compagnies sont sur liste noire européenne : depuis 2007, 65 crashes ont tué au moins 210 passagers et membres d’équipage en RDC. Le gouvernement local avait consulté plusieurs compagnies étrangères comme Brussels Airlines (déjà présente dans le pays via Korongo Airlines), Kenya Airways, Ethiopian Airlines ou Turkish Airlines avant de se décider à signer avec le groupe franco-néerlandais. Quant aux passagers de RDC, ils ne peuvent même pas compter sur Korongo Airlines : elle a annulé tous ses vols jusqu’à mercredi 26 aout, suite à un incident survenu à l’aéroport de Mbuji-Mayi. Selon son communiqué, des plaques de bitume se seraient détachées de la piste et auraient endommagé le stabilisateur horizontal de son unique Boeing 737-300 en plein décollage. La compagnie « déplore la non-conformité de la piste qui constitue un risque sérieux pour les exploitants aériens ». Et promet de rembourser les passagers en faisant la demande, espérant que les réparations seront menées à bien d’ici après-demain. Rappelons qu’elle propose cet été depuis sa base de Lubumbashi des vols vers Kinshasa, Mbuji-Mayi, Kolwezi et Johannesburg.