Treize syndicats de la compagnie aérienne Air France ont demandé à Manuel Valls de revoir la politique gouvernementale en matière de transport aérien, suite à des décisions « qui placent les compagnies aériennes françaises, en premier lieu Air France, dans une situation délicate ». Dans la lettre du 15 septembre 2015 signée entre autre par le SNPL, le SNPNC, le SPAF, SUD aérien, l’UNAC, l’UNSA-FO, la CGT ou la CFTC mais pas par les principaux représentants du personnel au sol (CFDT, CFE-CGC), les syndicats réclament une « réunion de concertation avec le gouvernement pour parler de l’avenir de la compagnie ». Parmi leurs revendications figurent notamment le « gel de la hausse des redevances » accordées à Aéroports de Paris (ADP), et la fin de « la caution gouvernementale à la politique d'attrition et de licenciements engagée par la direction générale d’Air France ». Ils demandent aussi le « gel des arbitrages défavorables concernant les droits de trafic qui semblent avoir été accordés aux compagnies du Golfe » ; une allusion à peine voilée à Qatar Airways, qui aurait obtenu de nouveaux droits de trafic à Lyon et Nice alors que la France venait de vendre des Rafales à l’émirat. L'intersyndicale explique dans son courrier que les salariés de la compagnie nationale « se sentent les otages de ces décisions, de ces choix de la puissance publique qui privilégient ADP ou d’autres intérêts (…), tout cela au détriment d’Air France ». Et de s’étonner que l'Etat français, principal actionnaire du groupe Air France-KLM avec 17,6% du capital, puisse « puisse cautionner une politique basée sur le désinvestissement, les délocalisations et les suppressions d’emplois comme semble l’envisager la Direction ». Si la lettre au Premier ministre s’arrête à la demande d’une rencontre, elle a été publiée quelques jours après l’annonce du SNPL, syndicat majoritaire des pilotes d’Air France, qui n’acceptera de négocier sur le plan Perform 2020 qu’à partir de vendredi – au lendemain du jugement du tribunal de Bobigny sur les mesures non appliquées du plan de restructuration précédent, Perform 2015… Et après le refus de deux des trois principaux syndicats de PNC d’assister à une réunion sur les futures économies envisagées.