Le groupe Lufthansa a annoncé une réorganisation majeure de sa structure, séparant d’un côté les compagnies « de réseau » que sont Lufthansa, Swiss et Austrian Airlines, et de l’autre la low cost Eurowings qui remplace progressivement Germanwings et lancera à l’automne ses premiers vols long-courriers. Avec pour but ultime une économie de 500 millions d’euros. Dans son communiqué du 16 septembre 2015, le groupe explique qu’Eurowings « sera développée avec le plus d’indépendance possible, afin d’assurer sa flexibilité stratégique et opérationnelle dans les marchés particuliers qu’elle dessert ». Le groupe spécialisé dans le vol pas cher, aujourd’hui rattaché à la compagnie nationale allemande, bénéficiera dès le 1er novembre d’un conseil exécutif propre dirigé par Karl Ulrich Garnadt, avec des divisions commerciales, opérations et finances (il s’occupera aussi d’Airline Services, en charge de développer de nouvelles compagnies aériennes et sociétés de service). Le développement du point-à-point sera en outre confié à un ancien de la low cost australienne Jetstar, Max Kownatzki. Avec ce nouvel organigramme, Eurowings sera donc placée sur un pied d’égalité avec le pôle régissant Lufthansa, Swiss et Austrian Airlines : il s’agit « d’établir et développer la nouvelle Eurowings comme une deuxième marque européenne et la positionner comme une compagnie leader sur le point-à-point dans les marchés intérieurs du groupe », rappelle le communiqué. air-journal_Lufthansa deux A380Outre l’indépendance gagnée par la filiale low cost, le groupe de Star Alliance a annoncé pour le 1er janvier prochain la réduction du nombre de quatre à trois niveaux de direction en-dessous du Conseil Exécutif « afin de réduire la complexité et accélérer les prises de décision », et la diminution de 15% du nombre de postes de direction (environ mille actuellement dans le monde). Le CEO de Swiss, Harry Hohmeister, prendra par exemple la tête d’un pôle regroupant les directions commerciales des trois compagnies « de réseau ». En revanche, les activités de fret (Lufthansa Cargo), de maintenance (Lufthansa Technik) et de catering (LSG Sky Chefs) continueront d’être gérées de façon séparée. Pour le PDG du groupe Lufthansa Carsten Spohr, cette nouvelle organisation « nous rendra plus efficaces et plus réactifs, ce qui devrait en retour renforcer durablement la position du groupe sur ses différents marchés et secteurs d’activité ». Le but est d’ajouter 500 millions d’euros par an aux résultats du groupe « via les synergies de coûts et de revenus » que ce changement d’organigramme génèrera une fois totalement mis en place, d’ici 2019. Lufthansa en a profité pour faire le point sur la fin du programme de réaménagement des cabines, le plus important de son histoire. Depuis cette semaine, tous les avions du groupe disposent en effet des dernières cabines : les 106 avions long-courriers disposent des nouvelles classes Affaires et Economie, et 76 de la nouvelle Première. Quant à la Premium « extrêmement populaire auprès de la clientèle », elle sera présente dans les 106 appareils d’ici l’automne. Swiss, Austrian Airlines et Brussels Airlines ont de leur côté « investi de façon substantielle dans les intérieurs et les cabines », note le communiqué. Ces réaménagements ont été « bien reçus par les passagers », souligne Carsten Spohr, rappelant que des records de coefficient d’occupation ont été battus en juillet et en aout, et que « les rendements sont supérieurs à ceux du second trimestre ». Ce qui le rend confiant pour atteindre un EBIT ajusté de plus de 1,5 milliards d’euros pour l’année 2015, et compenser les pertes causées par les grèves des trois premiers trimestres. air-journal_Lufthansa Premium install