La compagnie aérienne low cost Ryanair a entamé des discussions avec le groupe IAG, Virgin Atlantic et TAP Portugal entre autres pour alimenter leurs réseaux long-courrier, et vise aussi Air France-KLM et Lufthansa à un horizon de dix ans. Quand elle espère représenter un quart du trafic aérien court et moyen-courrier en Europe. Le CEO de la spécialiste irlandaise du vol pas cher Michael O’Leary affirme dans une interview accordée à l’agence Bloomberg que l’alimentation des vols long-courrier de compagnies régulières par les low cost ne vas pas se faire du jour au lendemain, mais « d’ici cinq à dix ans ». Il cite en particulier Lufthansa, qui devrait selon lui continuer à desservir elle-même ses deux hubs dans les aéroports de Francfort et Munich « depuis les dix ou vingt plus importantes villes d’Europe » ; mais pour les vingt ou trente suivantes, la compagnie allemande se posera alors la question : « nous perdons de l’argent vers ces destinations, pourquoi ne pas trouver un accord avec une low cost ? ». Le patron de Ryanair ne mentionne pas la propre filiale de Lufthansa, Germanwings/Eurowings, dans son raisonnement, mais affirme que la plus grande partie du trafic vers et depuis les bases secondaires sera assuré par des low cost, surtout après que le prix du baril de pétrole reparte à la hausse vers les 100 dollars ; ce qui devrait selon lui arriver sous trois ans. Ryanair avait à plusieurs reprises écarté toute possibilité de travailler avec des compagnies régulières, notamment à cause du temps d’immobilisation au sol de ses avions et du problème du transfert des bagages depuis et vers les vols long-courrier. Ce revirement est accompagné par l’annonce de discussions déjà entamées avec British Airways, membre du groupe IAG, ainsi qu’avec Virgin Atlantic, TAP Portugal – ou plus étonnamment Norwegian Air Shuttle. Et elle a laissé entendre que les premiers essais de coopération pourraient débuter dès la saison hivernale 2015-2016… Ce qui représenterait un atout de plus pour séduire les voyageurs d’affaires, après l’installation dans les principaux aéroports des grandes villes ou l’apparition de la flexibilité des billets. L’annonce suit celle faire à Essen la semaine dernière lors de la conférence FVW, en marge de laquelle Michael O’Leary avait annoncé son objectif : capturer sur le court et moyen-courrier « 25% de part de marché durant les huit à dix prochaines années » en Europe, soit environ 160 millions de passagers par an en 2024 contre moins de 100 actuellement (14%). Une ambition qui repose en partie sur la croissance de son trafic passager, en partie sur des bénéfices en hausse et en partie sur un carnet de commandes comptant quelques 380 monocouloirs Boeing.