Les compagnies aériennes Air Austral, Air Madagascar, Air Mauritius, Air Seychelles et Air Inter-Iles ont signé hier l’accord de coopération créant l’Alliance Vanille, visant l’amélioration globale de la compétitivité régionale par le renforcement de l’offre touristique, le développement du trafic, la facilitation des affaires et l’accroissement des échanges commerciaux dans cette région de l'Océan Indien. C’est finalement le 21 septembre 2015, trois mois plus tard qu’initialement envisagé, que l’accord a été signé à Tananarive par les représentants des compagnies aériennes régionales, sous l’impulsion de la Commission de l’Océan Indien (COI). Dans les faits, Air Austral, Air Madagascar, Air Mauritius, Air Seychelles et Inter-Iles Air collaboreront « entre autres dans les domaines des ventes, de la promotion, de la formation, de la fidélisation. Ils s’engagent également à assurer l’attractivité des tarifs », explique un communiqué de la COI. Parmi les priorités de l’alliance, la recherche de formules tarifaires attractives pour les passagers donc, mais aussi la connectivité des programmes, l’optimisation des partages de codes et la mise en commun des moyens (flotte et équipements aéroportuaires). Les cinq compagnies offrent à ce jour plus de 50 destinations opérées par plus de 30 avions, emploient près de 6000 salariés et participent au transport de plus de 2,3 millions de passagers par an. Cet accord « historique permettra de développer les synergies autour d’une vision commune, de partager les risques et surtout d’améliorer la connectivité aérienne entre les îles, lorsqu’on sait quel est le rôle prépondérant de chacune de nos compagnies dans l’économie nationale et régionale », souligne Léon Rajaobelina , Président du Conseil d’Administration d’Air Madagascar. « Cet accord, c’est du bonheur et des emplois pour nos îles », a déclaré le président de la République de Madagascar. Selon lui, « l’histoire retiendra ce saut qualitatif » qui fait de l’Alliance Vanille « une formule intelligente pour nos îles et une source de recettes en devenir ». « Nous sommes tous convaincus que le renforcement de nos liaisons aériennes est un moteur, voire un préalable, au développement économique endogène de notre région », a confirmé Marie-Joseph Malé, PDG d’Air Austral et président de l’Alliance Vanille. Rappelant le rôle catalyseur de Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI, jusqu’à la signature de cet accord, Marie-Joseph Malé a insisté : « ce n’est qu’un début car nous croyons dans le développement de la connectivité inter-îles et nous le ferons ensemble ». Jean Claude de l’Estrac a d’ores et déjà invité les compagnies aériennes à voir plus loin : « notre coopération renforcée aujourd’hui doit annoncer des évolutions encore plus significatives ». A cet égard, il entrevoit l’opportunité de créer « une compagnie low cost - régionale dans son ADN- qui serait susceptible de drainer au moins 200 000 touristes supplémentaires par an […] et de générer ainsi, selon les calculs des experts, un revenu additionnel de 1,1 milliard de dollars pour le PIB de l’Indianocéanie et 10 emplois nouveaux pour chaque 100 touristes additionnels ». Cette coopération « améliorera significativement et concrètement la desserte aérienne entre les pays de l’Indianocéanie comme à l’international », expliquait la Commission en mai dernier. En parallèle, les autorités responsables de l’aviation civile de l’Indianocéanie, réunis au sein du Comité des aviations civiles de la COI, travaillent sur la possibilité de mettre en place un cadre régulateur partagé ainsi que sur le renforcement des capacités des administrations notamment en matière de formation et de sûreté. Ce comité est présidé par le directeur général de l’aviation civile de Madagascar. Rappelons que l’annonce en mai dernier de la création de l’Alliance Vanille suivait celle d’un partage de codes vers la Chine entre Air Austral et Air Madagascar (et d’un autre entre Air Madagascar et Air Seychelles, portant sur les liaisons entre leurs pays respectifs).