Le processus de privatisation des gestionnaires des aéroports de Nice et Lyon devrait être mené à bien début 2016. Mais seul le premier pourrait éventuellement intéresser Aéroports de Paris (ADP), le second étant jugé trop proche du hub de Charles de Gaulle. Alors qu’on ne parlait jusque là que d’une date limite en milieu d’année prochaine, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a un peu précisé le 21 septembre 2015 les étapes du processus : finalisation du cahier des charges à l’automne, premier tour de table à la fin de l’année, et « on devrait avoir la réponse » début 2016 (sans que l’on sache s’il parle du candidat retenu ou de la finalisation du contrat dans sa déclaration recueillie par l’AFP). L'opération devrait se dérouler via un appel d'offre, comme ce fut le cas pour Toulouse-Blagnac, et il y aurait déjà « beaucoup de manifestations d’intérêt » puisque les sociétés de gestion aéroportuaires « sont des actifs de qualité bien connus, bien régulés » ; le ministre rappelle que les actionnaires minoritaires actuels « ne seront impliqués dans aucune des offres ». Rappelons que ces privatisations ne concernent que les gestionnaires des aéroports de Nice-Côte d’Azur et Lyon-Saint Exupéry ; les infrastructures resteront propriété de l’Etat, qui conserve un droit de regard sur les taxes d’aéroport tandis que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes restait du ressort de la DGAC. Après avoir vendu ses parts dans le gestionnaire l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium sino-canadien SNC Lavalin et Symbiose, l’état français avait poursuivi le mouvement en février dernier : les députés avaient alors adopté le principe d’une ouverture du capital des sociétés gérant les deux plus grands aéroports de province. L’Etat cèdera donc ses 60% de parts dans le capital de Nice et de Lyon, le reste étant réparti entre les CCI (25%) et les collectivités locales (15%). Le PDG d’Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet a de son côté déclaré hier lors d’un entretien accordé aux Echos qu’il ne sera « pas candidat » pour la reprise de l’aéroport Saint Exupéry, « le développement de Lyon risquant de concurrencer le hub de Paris et donc la compagnie aérienne Air France ». Il rappelle dans la foulée que le hub parisien offre chaque semaine « plus de 20 000 connexions en moins de deux heures », et qu’il est lié à « la puissance du réseau long-courrier » de la compagnie aérienne et de l’alliance SkyTeam ; tout déplacement du centre de décision diminuerait selon lui « la puissance » du hub parisien. Le PDG souligne dans le même temps que le cas de Nice « est différent » et qu’il va donc « regarder » l’aéroport de la Côte d’Azur… air-journal_aeroport Nice