La compagnie aérienne Air France a écarté hier toute menace de licenciements massifs même si les négociations avec les syndicats sur le plan Perform 2020 n’aboutissent pas. Mais elle a aussi détaillé les efforts qui seront demandés au personnel navigant, le nombre d’heures de vol devant nettement augmenter pour un salaire inchangé. Lors du Comité central d’entreprise de la compagnie nationale française le 24 septembre 2015, le Directeur général adjoint aux Ressources humaines Xavier Broseta est revenu sur l’éventuel Plan B, qui verrait Air France supprimer 10% des lignes long-courrier, réduire sa flotte et procéder à des licenciements secs. « Il n’y aura pas de plan de sauvegarde de l’emploi massif », a-t-il déclaré, contredisant les chiffres annoncés par la CGT de 5000 à 8000 suppressions de postes. Ces dernières pourraient concerner le personnel navigant seulement, les employés au sol bénéficiant d’un plan de départs volontaires ; la DGI (maintenance) et le hub de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle seront a priori épargnés selon les syndicats, qui craignent cependant pour les escales de province. Le Figaro a détaillé ce qui attend les navigants, à savoir « voler plus sans gagner plus ». Sur le moyen-courrier, les pilotes devraient ainsi passer de 585 à 690 heures par an (+18%), et sur le long-courrier de 685 à 780 heures par an (+14%). Les hôtesses de l’air et stewards d’Air France devraient faire face à des efforts similaires, de 550 à 650 heures par an sur moyen-courrier (+18,2%) et de 650 à 750 heures par an sur le long-courrier (+15%). Le quotidien ajoute que la direction estime que ces objectifs peuvent «être atteints « par la négociation », en particulier sur le nombre de jours de congés ou sur les temps de vol mensuel des PNC (qui passerait de 80 heures à 90 heures par mois). Lors du CCE, le syndicat majoritaire de pilotes SNPL a répété qu’il souhaitait « que les négociations aboutissent » ; une nouvelle rencontre avec la direction est prévue ce vendredi matin. Les principaux syndicats de PNC refusent pour l’instant de renégocier l’accord actuel. Le PDG d’Air France Frédéric Gagey a rappelé hier les objectifs de Perform 2020, insistant sur le retour à la croissance en 2017 si les négociations sur la productivité aboutissent. La compagnie et ses filiales doivent économiser 1,13 milliard d’euros d’ici deux ans, et dégager un résultat d’exploitation de 740 millions d’euros qui permettrait une reprise des investissements dans le réseau (maintien des livraisons de Boeing 787-9 Dreamliner fin 2016 hausse de 5% à 6% de l’offre en siège long-courrier avec de nouvelles liaisons vers les Amériques et l’Afrique). Et le versement d’une prime de 100 millions d’euros aux employés si tout se passe bien… Rappelons les prochaines dates clés de la compagnie de l’alliance SkyTeam : le 1er octobre avec le conseil d’administration du groupe Air France-KLM, puis le 2 octobre avec celui d’Air France, et enfin le 5 octobre, avec un CCE extraordinaire durant lequel Air France présentera ses intentions. La majorité des syndicats ont déjà prévu une journée d’action pour ce même 5 octobre.