La compagnie aérienne Air France a confirmé hier l’échec des négociations avec les pilotes sur les gains de productivité du plan Perform 2020. Le CCE du 5 octobre pourrait officialiser le Plan B de fermetures de lignes et de réduction de la flotte long-courrier, avec licenciements secs à la clé – à moins que de nouvelles discussions soient engagées. Alors que se tient ce 1er octobre 2015 un conseil d’administration du groupe Air France-KLM, suivi vendredi par celui d’Air France, la compagnie française a déclaré hier soir « regretter l'échec des négociations autour de Perform 2020 avec les syndicats représentatifs de ses pilotes. Les nombreuses heures de discussion et de négociation, suivies de près par le PDG d'Air France, n'ont pas pu aboutir, dans des délais raisonnables, à un accord permettant d'assurer la croissance et la compétitivité de la Compagnie ». Air France avait fixé le 30 septembre comme dernier jour de négociations sur le plan Perform 2020, qui demande entre autres au personnel navigant de « voler plus sans gagner plus », pilotes, hôtesses de l’air et stewards devant assurer environ 100 heures de vol supplémentaires chaque année à salaire égal. Le SNPL, syndicat majoritaire de pilotes, a déclaré hier soir qu’une nouvelle réunion est prévue après le Comité central d'entreprise du 5 octobre, qui doit justement officialiser la décision d’Air France pour la suite des évènements. « Clairement pour nous ce n'est pas fini », a déclaré sa porte-parole Véronique Damon à l’AFP, tout en reconnaissant que « malheureusement, nous n'avons pas encore trouvé le point milieu avec la direction ». Le deuxième syndicat SPAF a lui aussi confirmé l’échec des négociations. Selon des informations de La Tribune, Air France visait une économie de 170 millions d’euros sur la masse salariale des pilotes (pour la ramener à 1 milliard d’euros), alors que les contre-propositions des syndicats ne lui aurait fait gagner que 47 millions d’euros. Le 5 octobre est aussi la date choisie par une intersyndicale de personnel au sol pour mener une action et dénoncer tout recours massif aux licenciements, la CGT ayant avancé le chiffre de 8000 suppressions de postes. Le Plan B d’Air France prévoit une réduction de 10% du long-courrier sur deux ans, avec un report de la livraison des premiers Boeing 787-9 Dreamliner, et des licenciements secs dans le personnel navigant et au sol (a priori dans les escales de province comme Marseille ou la Corse). Mais comme ce Plan B ne sera pas mis en œuvre avant janvier 2016 au plus tôt, certains syndicats espèrent que ce délai sera mis à profit par Air France pour poursuivre les négociations.