La compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA) envisage d’entrer dans le capital de Vietnam Airlines, une parmi plusieurs compagnies asiatiques qui l’intéressent dans l’optique de créer de nouvelles synergies dans la région. Interrogé par le Financial Times, le président de la compagnie japonaise Shinichiro Ito estime que la consolidation du secteur aérien en Asie est plus difficile qu’en Europe ou aux Etats-Unis en raison du nombre de compagnies possédées en partie ou complètement par les états. Mais il reconnait mener des discussions avec « plusieurs transporteurs » sur le continent, dans le cadre de sa stratégie d’expansion à l’international et de « recherches de synergies sur le marché asiatique ». Vietnam Airlines a été partiellement privatisée en novembre dernier (5% de son capital ouvert au public), et représenterait un partenaire idéal : le gouvernement recherche un partenaire stratégique pour l’aider à se développer, le marché vietnamien est en pleine expansion, et les investissements japonais y ont triplé en trois ans. ANA dessert déjà Hanoi au départ de l’aéroport de Tokyo-Haneda, et Ho Chi Minh Ville au départ de Narita (avec Air Japan) ; investir dans Vietnam Airlines l’aiderait probablement à accueillir des créneaux de vols supplémentaires, y compris vers d’autres aéroports en particulier dans le centre du pays. La compagnie de Star Alliance avait échoué en 2014 lors d’une première tentative d’implantation en Asie du sud-est, renonçant à investir dans près de la moitié du capital d’Asian Wings Airways au Myanmar en raison d’une concurrence intense, rappelle le quotidien. La Chine est aussi une cible potentielle, mais à condition de pratiquer dans tous les cas « par petites touches », à l’instar de ce que fait un peu partout Etihad Airways. Le dirigeant d’ANA parle en outre de consolidation nécessaire dans le secteur low cost « où il y a trop de compagnies », un secteur qu’il connait bien puisqu’ANA y opère deux filiales (Peach et Vanilla Air) et vient d’investir dans une troisième, Skymark Airlines (plus pour bloquer Japan Airlines que pour effectivement travailler ensemble apparemment). Mais rien ne presse, puisque la baisse des prix du pétrole et une augmentation massive du nombre de touristes chinois au Japon a fait baisser la pression sur les finances d’ANA. En attendant, son développement à l’international passe par le lancement de nouvelles routes, en particulier depuis Haneda où elle proposera des vols vers Guangzhou, Shanghai-Pudong et Honolulu le 25 octobre, puis vers Sydney le 11 décembre (sans oublier la ligne vers Houston inaugurée en juin dernier).