Les deux principaux syndicats de pilotes de la compagnie aérienne Air France, le SNPL et le SPAF, ont été invités à de nouvelles discussions ce matin. Une intersyndicale se réunira la semaine prochaine pour décider de la marche à suivre, après les violences qui ont marqué le CCE lundi lors de la présentation du Plan B pour Perform 2020. Ce 9 octobre 2015 marquera la reprise du dialogue entre la direction de la compagnie nationale et les représentants de ses pilotes, présentés comme principaux responsables de l’échec des négociations sur le plan Perform 2020. Son PDG Frédéric Gagey, le DRH Xavier Broseta et le PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac seront présents selon le SNPL, dont le conseil a voté hier en faveur du retour à la table des négociations. « Nous souhaitons rouvrir les négociations, mais nous voulons des efforts raisonnables et justifiables pour les pilotes », explique dans Le Figaro le porte-parole du syndicat majoritaire chez les pilotes Emmanuel Mistrali. Mais le SNPL envoie aux discussions la même équipe qui avait déjà refusé les précédentes propositions d’Air France, et nombreux sont ceux qui se demandent comment l’issue pourrait être différente – même si les violences de lundi autour du Comité central d’entreprise, et les mesures désormais officielles de la compagnie pour les deux ans à venir, pourraient inviter chaque partie à plus de souplesse. La direction d’Air France n’a pas fait de commentaire sur la réunion, prévue en milieu de journée. Les autres syndicats ont annoncé de leur côté une réunion pour mardi prochain, afin de décider de la marche à suivre. L’intersyndicale réunissant CGT, FO, CFTC, Alter, SNPNC, UNAC, UNSA, Sud Aérien, SNGAF et les deux syndicats de pilotes est la même que celle qui avait appelé à manifester lundi lors du CCE d’Air France. Rappelons qu’Air France a confirmé la restructuration de son réseau long-courrier, avec baisse de capacité de 10% d’ici 2017, fermeture de 5 lignes et réductions de fréquences. Sur les seules années 2016 et 2017, la réduction des investissements liée à ces décisions pourrait atteindre jusqu’à 200 millions d’euros. Mais cette baisse d’activité génèrera un sureffectif estimé à 2 900 personnes, dont environ 300 pilotes, 900 hôtesses de l’air et stewards, et 1700 personnels au sol. Dans les secteurs où les concertations/négociations permettent d’atteindre les objectifs de Perform 2020, l’adaptation des effectifs se fera sous la forme de départs volontaires. Dans les autres secteurs, le recours aux départs contraints ne pourra être exclu. On retiendra aussi que les PNC néerlandais du groupe Air France-KLM ont lancé une pétition demandant à leurs collègues français de ne pas déclencher de nouvelle grève (celle des pilotes d’Air France l’année dernière avait coûté au groupe près de 425 millions d’euros). Un représentant du syndicat CNV a résumé l’opinion aux Pays-Bas : « alors que le personnel de KLM se conduit de manière responsable, des salariés d'Air France se comportent comme des enfants gâtés »… Un millier de signatures auraient déjà été recueillies.