Suite à l’image désastreuse véhiculée par les médias du monde entier où on voyait notamment Xavier Broseta, directeur des ressources humaines à Air France, torse nu et chemise arrachée à l’issue d’un CCE explosif, la direction d’Air France a décidé de diffuser une vidéo sur les réseaux sociaux afin de redorer son image. Le dialogue avec les interlocuteurs syndicaux reprend pour encore quelques semaines.

« Ce que vous avez vu lundi, ce n'est pas le vrai visage d'Air France », indique en introduction dans cette courte vidéo d’un peu plus d’une minute, Xavier Broseta, le cadre dirigeant d’Air France sérieusement molesté lundi 5 octobre dernier. « Air France c'est ça, Air France c'est nous et Air France c'est pour vous », martèlent les différentes catégories de personnel d’Air France, pilotes, PNC, employés au sol, souriants et dans différentes langues.

Le clip a été publié sur les différents comptes Air France de différents médias sociaux et envoyé par mail, accompagné d'une lettre, à 15 millions de clients, selon la direction. « Ces violences ont été le fait d'individus isolés et ne reflètent ni la réalité ni l'ambition de votre compagnie », indique cette lettre. « Dans un monde extrêmement concurrentiel, Air France doit prendre des mesures courageuses afin d'assurer son avenir dans le peloton de tête des compagnies aériennes à vocation mondiale », précise-t-elle encore.

Lundi dernier, Air France présentait les mesures de son plan B de restructuration comportant la suppression de 2 900 postes, suite à l’échec des négociations sur les gains de productivité avec les différentes catégories de personnel. Il s’en est suivi des échauffourées en marge de ce CEE, Xavier Broseta et  Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France, étant sérieusement pris à partie sous les cris de « à poil, à poil » ou « démission ». Veste et chemises en lambeaux, les images des cadres malmenés ont fait le tour du monde. Une dizaine de plaintes ont été déposées, une vingtaine de personnes responsables des violences identifiées « dont une dizaine ayant un mandat syndical FO et CGT », selon une source proche du dossier. C’est la Police de l’air et des frontières (PAF) qui est chargé de l’enquête. La direction d’Air France a déjà fait savoir au lendemain des incidents que des sanctions disciplinaires, pouvant inclure le licenciement, seraient prononcées.

L’émotion retombée, la direction a repris vendredi les négociations avec le Syndicat des pilotes de lignes (SNPL) et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF), table ronde à laquelle s’était joint le président directeur général d’Air France-KLM Alexandre de Juniac lui même, accompagnés de Frédéric Gagey et Xavier Broseta. « Il a été décidé d’un commun accord que de nouvelles rencontres seraient organisées afin de définir le cadre des négociations à venir », a savoir le bureau du SNPL qui dément par ailleurs « les informations circulant actuellement selon lesquelles un quelconque pourcentage "d'efforts pilotes" aurait été défini, aucune question de chiffrage n'ayant été portée à l'ordre du jour ».

Les autres syndicats de personnel d’Air France seront consultés dans la semaine prochaine. Des espoirs de parvenir finalement à un accord sur un plan de productivité sur 5 ans renaissent, plan que voudrait mettre en oeuvre Air France dès le début de l’année prochaine. Les discussions en ce sens devraient donc se poursuivre jusqu’à fin décembre.

La signature d’un accord de productivité induirait l’abandon du plan B par la direction, qui prévoit la sortie de 14 appareils long-courriers de sa flotte, des fermetures de ligne et 2 900 suppressions d’emplois, certains contraints.

https://www.youtube.com/watch?t=2&v=36MusuI6Gfc