La compagnie aérienne Air Madagascar a nommé au poste de Directeur Général Gilles Filiatreault, après trois mois de vacance de pouvoir suite aux démissions sur fond de grève de plusieurs membres du Conseil d’administration et de son prédécesseur Haja Raelison. Recruté « au terme d’une sélection rigoureuse menée par une entreprise spécialisée en recrutement », Gilles Filiatreault prend les rênes de la compagnie nationale malgache, qui était depuis juillet dernier menée par une direction collégiale. Selon le communiqué d’Air Madagascar du 2 octobre 2015, « fort d’une vingtaine d’années d’expérience en redressement de compagnies aériennes, Gilles Filiatreaut a également participé à l’élaboration et à la mise en œuvre de business plan pour de nouvelles compagnies, dont la dernière en date en Asie Centrale en 2014 ». Avec le concours de l’ensemble du personnel, il « saura faire profiter la compagnie de sa longue et concluante expérience dans l’aéronautique, pour l’aider à sortir de la turbulence et lui donner un nouvel élan », souligne la compagnie. Lors de sa réunion avec le Conseil d’Administration, M. Filiatreault a déclaré être « fort heureux de revenir dans la région. J’anticipe une collaboration collégiale avec tout le personnel d’Air Madagascar, car le succès n’est possible qu’avec la participation de tous. C’est un travail pour tous et par tous. Pour avoir une nouvelle altitude, il faut une nouvelle attitude ! ». Gilles Filiatreaut va désormais s’attaquer au x multiples problèmes dont souffre la compagnie : sureffectifs, préparation à l’Open Sky – et bien sûr sortie de l’Annexe B de la liste noire européenne. La Commission européenne a programmé une évaluation technique sur site des opérations d’Air Madagascar, « étape préalable et précédant l’examen de sortie de l’Annexe B », indiquait la semaine dernière un communiqué de l’Aviation civile de Madagascar. Interrogé par RFI, il avance plusieurs étapes : restructuration au niveau de l’organisation sous quatre à huit semaines qui n’inclura « pas nécessairement le remplacement de tous les directeurs en poste », puis établissement avec la nouvelle équipe du plan de redressement pour les années 2016 à 2018 qui devrait être prêt à la fin de l’année. Le nouveau directeur général dit qu’il est « trop tôt » pour parler de compression du personnel, mais souligne le trop grand nombre d’employés et le niveau trop bas des salaires, ainsi que le « manque de productivité de la flotte » et le manque de coordination entre les équipes. Il évoque aussi la recherche d’investisseurs potentiels et de nouveaux partenariats commerciaux, mais aussi une « concurrence toujours bienvenue » sur les vols intérieurs. Le Conseil d’administration d’Air Madagascar avait mis en place une direction collégiale début juillet, après la nomination de cinq nouveaux membres et celle de Léon Rajaobelina (conseiller économique du président Hery Rajaonarimampianina et ancien gouverneur de la Banque centrale) au poste de président du CA. En cessation de paiement un mois plus tôt, Air Madagascar déclarait alors « sa volonté de renouer le dialogue avec toutes les parties prenantes dans un objectif d’apaisement et de reprise des activités dans les meilleurs délais ». Les changements de tête étaient l’une des revendications des syndicats, leur mouvement de grève prenant fin au bout de 40 jours.