Des milliers de salariés de la compagnie aérienne Air France ont manifesté hier à Paris et en province, alors que se tenait un CCE au cours duquel rien de nouveau n’a été annoncé. Le PDG a seulement confirmé les 1000 suppressions de postes par départs volontaires l’année prochaine, comme annoncé précédemment, si les négociations avec les syndicats ont bien lieu sur le plan Perform 2020. Le point de presse de Frédéric Gagey, PDG de la compagnie nationale française, a été bref le 22 octobre 2015 après le Comité Central d’Entreprise : « le seul chiffre qui a été confirmé ce matin, dans l’hypothèse où nous partions bien dans cette dynamique de négociation, c’est que les seuls départs que nous envisageons pour 2016, ce sont des départs volontaires et pour 1.000 postes ». Il a ajouté qu’Air France souhaite trouver des accords avec les syndicats de toutes les catégories professionnelles, et « clairement réaffirmé la préférence » pour un retour aux négociations pour 2017, deuxième année du Plan B dont l’impact pourrait atteindre 2900 suppressions de postes. Le Figaro s’est procuré le document de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), qui indique que d'ici à 2017 « 1823 personnels au sol, 890 hôtesses et stewards et 280 pilotes pourraient voir leur poste supprimé ». Pour Didier Fauverte de la CGT, la direction a été hier « incapable de dire dans quels secteurs » seront répartis les 1000 postes supprimés dès l’année prochaine. Mais selon Les Echos, Air France a promis aux PNC « qu’aucune mesure nouvelle ne leur sera imposée avant l’échéance de leur accord actuel, en octobre 2016 ». Les syndicats ont d’ailleurs lancé une procédure d’alerte hier afin de demander l’examen par un cabinet d’audit externe des comptes d’Air France, dont les salariés détiennent 6,6% du capital (contre 17,6% à l’Etat, le reste étant dans les mains d’actionnaires privés sur le marché). Frédéric Gagey a d’autre part laissé entendre que les prochains résultats financiers trimestriels « seront bons », avertissant dans la foulée que même s’ils « nous facilitent la vie » ce serait « une grave erreur de considérer qu’il faut cesser » la dynamique enclenchée par le plan de restructuration Transform 2015, et désormais Perform 2020. Rappelons qu’Air France espère être bénéficiaire à la fin 2015, une première depuis 2008, et qu’elle l’aurait déjà été l’année dernière sans la grève des pilotes. Le message du PDG n’a pas été entendu les milliers de salariés qui manifestaient plus tôt dans la journée à Paris et en province, pilotes, personnel navigant commercial et employés au sol ou à la maintenance étant rejoints par les militants d’autres entreprises. Pour protester contre le Plan B bien sûr, mais aussi soutenir les salariés renvoyés début décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny, cinq pour violences aggravées et onze pour dégradations, après les incidents qui avaient émaillés le CCE du 5 octobre.