Les sanctions, plutôt clémentes, sont tombées pour 17 bagagistes jugés depuis mercredi pour des vols à Roissy Charles de Gaulle : de deux semaines à deux mois de prison avec sursis ainsi que des amendes allant de 400 à 2000 euros.

Dix-huit bagagistes comparaissaient au tribunal de Bobigny cette semaine pour des vols de smartphones, ordinateurs portables, parfums, montres et vêtements de luxe, argent liquide… pris à l’intérieur de bagages de passagers de Roissy CDG entre 2008 et 2011. Employés par la société Europe   Roissy (EHR), les bagagistes, âgés de 29 à 46 ans, étaient notamment chargés du chargement et déchargement des bagages de la compagnie Air France. 176 000 euros de biens, correspondant à 3 600 larcins selon Air France, auraient été dérobés sur cette période. Air France et EHR s’étaient constituées parties civiles.

La plupart d’entre eux ont reconnu les faits, expliquant à la barre qu’ils se cachaient dans les soutes d’avion derrière des murs de bagages pour en ouvrir d’autres à l’aide de mousquetons d’alpiniste ou même d’un simple stylo parfois pour forcer la fermeture éclair. Le système semblait ancré dans les mentalités vol comme l’ a expliqué un prévenu à la barre, propos repris dans le Parisien. « Dans cette boîte-là, ça faisait longtemps que ça se faisait et que ça se savait. On voit personne se faire attraper, donc c'est tentant. Je n'avais jamais volé avant ».

La sentence de 15 jours à deux mois de prison avec sursis et des amendes de 400 à 2 000 euros, s’avère clémente. « C'est un véritable soulagement : les juges ont tenu compte de la personnalité de ces hommes, insérés et pères de famille », a expliqué Malika Larbi, avocate de l'un des employés d’EHR, qui encouraient jusqu'à sept ans de réclusion. Les condamnés devront se trouver un autre métier puisque le Tribunal leur a interdit d’exercer leur ancienne profession.

Rappelons aussi que quatre bagagistes de l’autre aéroport parisien d'Orly, avaient été condamnés en mai 2015 par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) à des peines de prison ferme allant de 6 à 9 mois, pour avoir dérober des objets de valeur dans les bagages des passagers directement dans la soute de l’avion. Les compagnies Corsair International, Norwegian Air Shuttle et Vueling étaient alors parties civiles.