Treize syndicats de la compagnie aérienne Air France ont appelé à manifester devant le siège lors du prochain Comité Central d’Entreprise le 19 novembre, pour dénoncer les poursuites judiciaires auxquels font face des salariés impliqués dans les violences du début du mois. La possibilité d’une grève lors de la COP21 qui débute fin novembre à Paris est désormais évoquée. Alors que le groupe Air France-KLM publiera ce 29 octobre 2015 les résultats du troisième trimestre financier, qui devraient être positifs, treize organisations syndicales représentant les salariés de la compagnie nationale française ont appelé à la mobilisation lors du prochain CCE. « Alors que les premiers entretiens disciplinaires de nos collègues mis en cause lors des événements du 5 octobre sont en cours », l’intersyndicale « regrette que la direction d’Air France n’ait pas réalisé qu’il n’y aurait pas de négociations au sein de la compagnie tant que ces procédures ne seront pas arrêtées ». Signé par les syndicats CGT, FO, CFTC, SNPL, SPAF, Alter, UNAC, UNSA, UNSA-PNC, SNPNC, SNPNAC, Sud Aérien et SNGAF (mais pas par la CFE-CGC ni la CFDT), le texte rappelle que la mobilisation de jeudi dernier « a été l’occasion pour tous les syndicats, membres de l’Intersyndicale, d’être reçus par un groupe de députés afin d’exposer leurs revendications et leurs inquiétudes quant à l’avenir d’Air France ». Elle a également « permis d’obtenir la réunion d’une commission parlementaire exceptionnelle sur la situation d’Air France composée de membres des commissions des Affaires sociales, Affaires économiques et Transport de l’Assemblée Nationale, laquelle recevra le 4 novembre prochain, les représentants de l’Intersyndicale à l’issue de l’audition de la direction d’Air France » . Cette audition sera suivie d’une conférence de presse de l’intersyndicale, mais le principe d’une manifestation le 19 est déjà arrêté. Les chances de voir Air France retirer ses plaintes sont plus que minimes, et la reprise officielle des négociations avec les syndicats de pilotes et de PNC n’est toujours pas à l’ordre du jour (France Info annonçait pour le 6 novembre les négociations avec le personnel au sol). La tête du PDG d’Air France Frédéric Gagey serait on outre demandée par plusieurs syndicats, tout comme celle d’Alexandre de Juniac qui dirige le groupe franco-néerlandais. Et l’idée d’un Plan B syndical fait son chemin : la menace d’une grève pendant la conférence COP21 sur le climat, qui débute le 30 novembre au Bourget près de Paris, est considérée par certains comme la manière la plus efficace de faire intervenir les politiques. En temps qu’actionnaire, l’Etat pourrait en effet pousser la direction d’Air France à adoucir son Plan B, qui prévoit 2900 suppressions de postes d’ici 2017 en cas d’échec des négociations sur les gains de productivité dans le cadre de Perform 2020.