La compagnie aérienne Delta Air Lines a finalement décidé d’arrêter complètement sa liaison entre Atlanta et Dubaï, pour cause de surcapacités entre les Etats-Unis et le Golfe par des compagnies subventionnées. Elle a tout de même dévoilé des résultats trimestriels record au troisième trimestre Après avoir annoncé une réduction de fréquence en août dernier, la compagnie américaine jette l’éponge : à compter du 11 février 2016, elle met fin aux quatre vols par semaine entre sa base à Atlanta-Hartsfield Jackson et l’aéroport de Dubaï, opérés en Boeing 777-200LR pouvant accueillir 37 passagers en classe Affaires, 36 en Premium et 218 en Economie. Jusqu’à cette date, elle propose des départs lundi, mercredi, jeudi et vendredi à 22h07 pour arriver le lendemain à 21h00, les vols retour quittant Dubaï mardi, jeudi, vendredi et samedi à 23h00 pour se poser aux Etats-Unis le lendemain à 7h28. Delta Air Line est pourtant sans concurrence sur cette route inaugurée en 2007, mais Qatar Airways a annoncé pour mars prochain son arrivée à Atlanta en provenance de Doha. Le 777-200LR sera « redéployé vers d’autres marchés transatlantiques, où il peut rivaliser à égalité sur un marché non faussé par des compagnies étatiques subventionnées », précise la compagnie de l’alliance SkyTeam dans son communiqué. Le titre du communiqué est d’ailleurs clair : « les compagnies du Golfe forcent Delta à abandonner le ATL-Dubaï ». Et elle précise qu’entre 2008 et 2014, « l’offre en sièges a augmenté de 11 000 chaque jour entre les Etats-Unis et Dubaï, Doha et Abou Dhabi, à 95% par les compagnies du Golfe ». Elle ajoute que « sur les 14 vols quotidiens entre les Etats-Unis et Dubaï en particulier, deux seulement sont exploités par des compagnies américaines », alors même que le nombre de voyageurs ayant comme destination finale ou départ les trois aéroports du Golfe « est resté pratiquement plat », malgré l’augmentation globale du nombre de passagers sur ces routes (qui sont donc en correspondance dans le Golfe). Face à cette unique route vers le Moyen-Orient de Delta Air Lines, et à la route Washington – Dubaï de United Airlines (qui vient d’annoncer son retrait du Koweït et du Bahreïn), Emirates Airlines propose dix liaisons entre Dubaï et les USA, Qatar Airways sept depuis Doha (dix en 2016) et Etihad Airways six depuis Abou Dhabi. air-journal_Delta A330 242T livraison3Delta Air Lines rappelle qu’elle s’est alliée à American Airlines et United Airlines dans le lobby Partnership for Open & Fair Skies (Partenariat pour un Ciel Ouvert et Equitable), pour « demander au gouvernement américain d’ouvrir des consultations » avec les Emirats Arabes Unis et le Qatar aux sujets des 42 milliards de dollars de subventions que ces états auraient versé à leurs compagnies aériennes depuis 2004. Un montant fourni par une étude controversée (et rejetée par l’un de ses auteurs pour des conclusions partiales), à laquelle Etihad Airways a répliqué par sa propre étude, selon laquelle ce sont au contraire American, Delta et United qui ont perçu 71,5 milliards de dollars d’aides publiques en quinze ans. Les Américaines sont globalement soutenues dans leur combat par Air France-KLM, Lufthansa ou les syndicats européens ; leurs rivales par la majorité des agences de voyage, les aéroports, Hawaiian Airlines, la low cost JetBlue Airways ou les compagnies de fret FedEx et Atlas Air Worldwide - et la majorité des voyageurs américains selon des sondages… Ces petits malheurs n’ont pas empêché Delta Air Lines d’annoncer un bénéfice net ajusté de 1,4 milliard de dollars pour le 3e trimestre 2015, en augmentation de 45% par rapport à la même période l’année dernière. « Malgré la volatilité monétaire et le contexte économique mondial incertain, qui ont entraîné une légère baisse des revenus, nos marges d’exploitation ont augmenté de plus de cinq points pour atteindre 21%, nos bénéfices par action de 45%, et nous avons généré 1,4 milliard de dollars de flux de trésorerie disponible au 3e trimestre grâce à la demande qui est restée forte et aux prix du carburant qui ont nettement baissé », a déclaré le PDG Richard Anderson. Pour l’ensemble de l’année 2015, il prévoit que « cette forte performance se poursuivra au 4e trimestre, avec des marges d’exploitation de 16 à 18% et une croissance des bénéfices par action de plus de 40% ».