Un satellite américain aurait enregistré un flash de chaleur provenant de l’avion de la compagnie aérienne Metrojet avant qu’il ne s’écrase dans le Sinaï, entrainant la mort des 224 personnes à bord, tandis que des sons inhabituels seraient audibles sur la bande d’une des boites noires. Ces informations non officielles ne permettent toujours pas d’expliquer les raisons de l’accident, lors duquel l’Airbus A321 semble s’être disloqué en plein vol. La chaine de télévision CNN citait mardi un responsable américain anonyme selon qui un satellite militaire aurait détecté un flash de chaleur venant de l'A321 de la compagnie charter russe avant qu’il ne s’écrase le 31 octobre 2015, lors du vol 7K-9268 entre l’aéroport de Sharm-el-Sheikh et Saint Petersburg. Aucun autre détail n’est fourni, CNN se contentant de suggérer qu’un « évènement catastrophique, qui pourrait peut-être une bombe » s’est produit ; CBS de son côté rappelle que l’explosion d’un moteur pourrait aussi en avoir été la cause. Rappelons que les services de renseignements américains avaient dès lundi exclu la possibilité d’un tir de missile, et comme leurs homologues de Russie et d’Egypte minimisé la possibilité d’un acte terroriste. L’agence Interfax de son côté cite une autre source anonyme qui aurait eu accès à l’enregistreur des voix du cockpit (CVR), l’une des deux boîtes noires de l’A321 récupérées en assez bon état après le crash et dont l’analyse a débuté au Caire. Cette source confirme l’absence d’appel de détresse de la part des pilotes, mais aussi la présence d’une « conversation inhabituelle » entre ses mêmes pilotes quatre minutes avant que l’avion disparaisse des écrans radar du contrôle aérien. Un échange suivi « de façon soudaine et inattendue » par « des sons ne correspondant pas à un vol normal » sont entendus juste avant que l’avion disparaisse ; aucune autre précision n’est fournie par la source, le côté vague de ces déclarations n’apportant rien de concret en termes d’explications. L’analyse des enregistreurs de vol pourrait prendre jusqu’à plusieurs semaines. Des médias russes rapportent d’autre part les déclarations d’un médecin égyptien qui aurait participé aux premières autopsies des victimes du crash, selon qui plusieurs passagers assis à l’arrière de l’avion auraient été retrouvés brûlés à plus de 90 degrés, avec des blessures compatibles avec une explosion – tandis que le décès de ceux assis à l’avant serait plutôt dû à de multiples fractures, le choc ou la perte de sang. [caption id="attachment_152959" align="alignleft" width="160"]©Sergey-Korovkin-84 ©Sergey-Korovkin-84[/caption] Dans la péninsule égyptienne du Sinaï où l’avion de Metrojet s’est écrasé 23 minutes après son décollage, les recherches se poursuivaient hier sur une zone étendue à 28 km², sans que de nouveaux corps ou restes humains soient découverts selon le chef des enquêteurs russes Alexander Agafonov. Le Ministre russe des situations d’urgence Vladimir Puchkov a déclaré que le site de l’accident sera examiné « centimètre par centimètre », y compris en « filtrant le sable » si nécessaire pour retrouver de nouveaux débris ; mais certaines sources parlent désormais de débris éparpillés sur près de 100 km². A Saint Petersburg, d’où venaient la majorité des 224 passagers, le travail d’identification porte désormais sur 140 corps et 100 restes humains selon un responsable russe. Les familles des victimes auraient déjà identifié de façon formelle dix corps, mais ce « travail long et laborieux durera aussi longtemps que nécessaire » selon le vice-gouverneur de la ville Igor Albine. Le mémorial improvisé devant l’aéroport Pulkovo continuait d’attirer des visiteurs, venus déposer des fleurs, des bougies ou des jouets en l’honneur des victimes. Metrojet avait rejeté catégoriquement lundi la possibilité que la catastrophe a pu être causée par un problème technique ou une erreur de pilotage : seule une « cause extérieure » peut être responsable de l’accident, affirme-t-elle. L’enquête est dirigée par la Commission d’Enquête sur les Accidents égyptienne, avec l’aide d’enquêteurs du BEA français, du BFU allemand (les deux pays produisant l’A321) et du MAK russe, et de représentants de l’Irlande où l’avion était loué et d’Airbus. [embed]https://www.youtube.com/watch?v=9iJZ-oC2Q-A[/embed]