Lors d’une conférence de presse au Caire sur le crash de Metrojet (224 morts), un ministre égyptien a refusé de confirmer l’hypothèse d’un attentat terroriste, esquissé hier par un  enquêteur français ayant eu accès aux données des enregistreurs de vol.

Le ministre de l’aviation civile égyptien s’est montré prudent aujourd’hui, en refusant de confirmer la thèse terroriste tant que le travail d’enquête toujours en cours sur le recueil des informations n’aura pas davantage avancé : « Il n’y a pas encore de conclusion sur les causes possibles de l’accident », a-t-il assuré ce samedi après-midi. « Nous sommes encore dans la phase de collecte des informations ». « Un bruit a été entendu lors de la dernière seconde d’enregistrement » des boîtes noires, a-t-il seulement confirmé. Mais, ce bruit entendu exactement 23 minutes et 14 secondes après le décollage, doit encore  passer « une analyse spectrale », qui devra permettre de confirmer ou non qu’il correspond bien au bruit d’une bombe.

Le ministre égyptien a aussi indiqué qu’après la « dislocation » de l’A321 de Metrojet, les débris de l’avion se sont éparpillés au sol sur une surface de 13 km2, que l’appareil volait à 31 000 pieds d’altitude quand les radars ont perdu sa trace.

Rappelons que la branche égyptienne de l’Etat islamiste a revendiqué plusieurs fois cet attentat sans donner plus de précisions sur les moyens utilisés et que les experts internationaux sont enclins à verser dans cette hypothèse terroriste au vu des éléments aujourd’hui connus : un satellite américain aurait enregistré un flash de chaleur au moment de sa disparition, des photos montrant certains débris criblés d'impacts allant de l'intérieur vers l’extérieur, … et ce fameux bruit survenu à la dernière seconde, juste avant que les boîtes noires cessent de fonctionner.

Près de 80 000 Russes seraient toujours en Egypte alors que la Russie a ordonné la suspension des vols vers l’Egypte. Aeroflot envoie des vols à vide pour rapatrier ceux-ci, mais les touristes pour la plupart dans les régions de Charm el-Cheikh et Hurghada au bord de la mer Rouge, ne pourront partir qu'avec leur «bagage à mains le plus nécessaire» et quand ils l’auront décidé (pas de plan d'évacuation), a confié Arkady Dvorkovich, vice-premier Ministre russe.

Les 20 000 Britanniques présents à Charm el-Cheikh commencent à être rapatriés depuis hier, les bagages en soute voyageant là-encore sur un autre vol sans passager.