La Cour d’appel de Paris a annulé hier une contre-expertise demandée par Airbus après l’accident du vol AF447 en juin 2009, mais contestée par la compagnie Air France et par les parties civiles. Le dossier a été renvoyé à des juges d’instruction. Cela fait plus de six ans que l’Airbus A330-200 de la compagnie nationale française reliant Rio de Janeiro à l’aéroport de Paris s’est écrasé dans l’Océan Atlantique, entrainant la mort des 228 personnes à bord, mais l’enquête judiciaire n’est toujours pas terminée. Le 17 novembre 2015, la chambre d'instruction de la Cour d'appel a annulé l'ordonnance de contre-expertise « au motif qu'elle n'avait pas été notifiée à toutes les parties, notamment les centaines de victimes » selon des sources citées par l’Essentiel. Les « actes qui en découlent, dont la contre-expertise elle-même », sont par conséquent annulés. Cette contre-expertise demandée par Airbus avait déterminé « clairement la prédominance des facteurs humains dans les causes de l’accident », et que « l’accident aurait pu être évité, et ceci par quelques actions appropriées de l’équipage ». Mais elle était jugée trop favorable au constructeur de l’A330-200 par Air France en particulier, qui déplorait des vols d’essais « effectués chez Airbus avec des équipages Airbus » sans qu’elle soit informée. Le rapport final du BEA avait lui décrit un enchainement de circonstances (givrage des sondes Pitot de l’A330-200, désactivation du pilote automatique, mauvaise manœuvre des pilotes entrainant un décrochage qu’ils ne reconnaissent pas) dans lequel chaque partie avait des responsabilités. Rappelons que les juges chargés d’enquêter sur le crash du vol AF447 avaient terminé leurs investigations en juillet 2014, Air France et Airbus ayant été renvoyés en correctionnelle pour homicides involontaires.