L’aéroport de Paris-Charles de Gaulle serait une des cibles potentielles d’attentat selon une liste retrouvée chez le groupe de Saint Denis visé par une opération policière mercredi matin. Des perquisitions ont été menées dans les compagnies aériennes de fret Air France Cargo et Fedex, tandis que la CGT appelle à une renationalisation de la sécurité des aéroports. Selon la chaine de télévision France 2 qui cite des sources policières le 18 novembre 2015, le groupe terroriste de Saint Denis se préparait à commettre des attentats notamment à l'aéroport de Paris-CDG et au centre commercial des Quatre Temps à La Défense. Le procureur de Paris François Molins n’a pas confirmé ces cibles potentielles hier soir, mais a reconnu que « tout laisse à penser que le commando pouvait passer à l'acte ». Ce groupe a fait mercredi matin l’objet d’un assaut du RAID et de la BRI dans un appartement de Saint Denis, assaut qui a fait deux morts, une femme qui a déclenché son gilet explosif et un homme touché par des tirs et des grenades, et a conduit à l’interpellation de sept personnes toujours non identifiées. Deux perquisitions administratives ont été conduites hier à l’aéroport Charles de Gaulle, visant les compagnies aériennes de fret Air France Cargo et Fedex. Pas de lien direct avec les attentats du vendredi 13 dans la région parisienne, assure la préfecture déléguée à la Sécurité et la Sûreté des aéroports CDG et du Bourget selon qui « il n’y a eu ni découverte d’élément notable, ni interpellation ». Air France a confirmé qu’une « opération de fouille de vestiaires sur la plateforme de Roissy » a été mené, le délégué de la CGT Miguel Fortea précisant « rien n’a été trouvé chez Air France Cargo » après l’ouverture des vestiaires du personnel (les forces de l’ordre « faisant sauter » ceux appartenant à des salariés absents). Les perquisitions avaient plusieurs objectifs dont « la recherche d’éléments en lien avec des phénomènes de radicalisation », et n’avaient bien sûr rien à voir avec l’enquête sur les violences autour du CCE d’Air France le 5 octobre. Le syndicat CGT Air France a de son côté appelé la France à renationaliser la sécurité des aéroports, à l’instar de ce qu’avaient fait les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 201. Dans un long tract, la CGT veut « alerter l’Etat et les citoyens sur les risques majeurs que courent les aéroports » à l’heure où l’état d’urgence est mis en place. Elle rappelle que le contrôle des accès aux aéroports, des postes d’inspection filtrage, des bagages cabines et des passagers avant l’embarquement furent par le passé assurée par la Gendarmerie du Transport Aérien, avant d’être sous-traité à des entreprises privées « pour des raisons financières » ; et estime que estime que « le turn-over et la précarité (plus de 30% d’intérimaires) dans les métiers d’agents de sûreté sont incompatibles avec les notions de facteurs humains et le suivi des formations obligatoires qui sont inhérents à l’efficacité de la sûreté aéroportuaire ». La CGT veut donc dénoncer « cet état de fait depuis sa mise en place, et le grand nombre d’amendes infligées à ces entreprises pour manquements aux règles de sûreté sont bien la preuve des failles de cette organisation. Depuis la suppression des contrôles en porte et ce jusqu’au 13/11/15, n’importe quel passager pouvait acheter un billet, imprimer sa carte d’embarquement et la donner à un tiers qui pouvait voyager dans l’espace Schengen sans subir de contrôle d’identité ». Le syndicat reconnait que l’Etat a « enfin réagi pour remettre ces contrôles en place au niveau de l’espace Schengen », mais souligne qu’il ne l’a pas exigé « concernant les déplacements intra-muros, car cela implique tout simplement plus de moyens humains et financiers ». La sécurité et la sûreté « ne peuvent être low-cost », déclare le syndicat avant d’appeler à la mise en place « des assises du transport aérien pour sécuriser les aéroports, les citoyens et les emplois du secteur aérien ». Rappelons que les autorités ont identifié les 129 victimes des attentats de vendredi dernier. Sur les 368 personnes blessées, 195 sont toujours hospitalisées dont 41 en soins intensifs et trois dans un état critique.