Signe de la tension sécuritaire qui gagne le transport aérien aux Etats-Unis depuis les attentats terroristes à Paris, plusieurs passagers parlant arabes ou d’apparence musulmane ont été reconnus comme indésirables cette semaine à bord notamment de deux vols de la low cost Southwest Airlines.

Maher Khalil, propriétaire d’une pizzeria à Feltonville Philadelphie et son ami Anas Ayyad, voulaient repartir chez eux après une visite de leurs familles respectives à Chicago. Tous les deux devaient prendre le vol de Southwest Airlines depuis l’aéroport international Midway de Chicago, quand un agent de la compagnie leur a expliqué qu’ils ne pourraient pas partir. Explication : d’autres passagers les avaient entendu parler arabe entre eux et ils avaient peur de voler sur le même vol. « Je ne savais pas quoi faire, alors je appelé les flics », a déclaré aux médias locaux Khalil. Interrogé par la police et le service de sécurité de l’aéroport, les deux hommes ont finalement pu embarquer et profiter du vol… qui avait été retardé pour les attendre. Southwest a publié un bref communiqué reconnaissant un malentendu avec deux passagers.

Un autre incident est intervenu mercredi 18 novembre sur un vol de Southwest Airlines, indique la presse locale. Six passagers musulmans auraient été refusés par les passagers, qui ont dû être ré-acheminés via un autre vol«La sécurité est notre priorité, et nos employés sont formés pour prendre des décisions afin d’assurer la sécurité de nos équipages et des clients sur chaque vol », a répondu dans un communiqué Southwest Airlines.

Un vol d’une autre low cost, Spirit Airlines, en route jeudi 19 novembre pour Minneapolis avec 92 passagers à bord, a quant à lui dû faire demi-tour, après qu’une jeune passagère (âge inconnu) a cru entendre le mot  « bombe » dans la conversation d’un autre passager, Yaniv Abotbul, 38 ans, alors au téléphone. Elle a donc averti sa mère, qui a à son tour avisé une hôtesse de l’air, l’information remontant jusqu’au commandant de bord qui a demandé un atterrissage d’urgence sur l’aéroport de départ. De retour à Fort Lauderdale, menotté, puis interrogé, Yaniv Abotbul a été entendu pendant cinq heures par la police avant qu’elle ne le relâche en parlant d’un « gros malentendu ».

« Il est dévastateur et très dur de savoir que je doive payer le prix de mon apparence», a déclaré Yaniv Abotbul, citoyen américain d’origine israélienne. Spirit s’en est vivement défendu, approuvant le protocole de sûreté de ses équipages et assurant que le délit de faciès ne jouait aucun rôle. « Pour être clair, Spirit Airlines ne tolère pas la discrimination ou l’annulation de passagers en raison de leur origine, leur appartenance ethnique ou leur religion », a répondu Paul Berry, porte-parole, de Spirit Airlines dans un courriel.