Le lancement d’un Airbus A380neo avant 2022 serait prématuré selon le PDG Fabrice Brégier, même s’il est inéluctable. En attendant, le meilleur client du superjumbo Emirates Airlines met en service dans une semaine sa version configurée pour accueillir 615 passagers en deux classes. Cité par Flightglobal, le dirigeant de l’avionneur européen a expliqué le 19 novembre 2015 que sept ans était « trop tôt » pour imaginer une entrée en service de la version remotorisée de l’A380, tant réclamée par Emirates Airlines qui a promis d’en commander 200. Fabrice Brégier revenait de fait sur une déclaration de son « vendeur en chef » John Leahy, qui une semaine plus tôt avait estimé que l’entrée en service de l’A380neo « d’ici 2022 ou 2023 » était « inévitable ». Le PDG admet que l’A380neo finira bien par être proposé, sans toutefois s’avancer sur la possibilité d’une remotorisation voire d’un allongement du fuselage ; il préfère parler d’un « upgrade », qui pourrait ou pas inclure l’une ou l’autre voire les deux modifications. Et il répète de nouveau que l’A380neo doit faire ses preuves d’abord en tant que business model : « les passagers adorent l’A380, les compagnies aériennes ne l’adorent pas », admet-il, et « notre problème est de prouver l’existence d’un marché pour un avion si gros » (son développement est estimé à 3 milliards de dollars). Deux familles d’avions lancées le siècle dernier bénéficient à ce jour de remotorisation : l’A320 et l’A330. L’inévitabilité de l’A380neo est cependant de nouveau admise par Fabrice Brégier, selon qui « il est très important que notre plus gros client dise : vous devez améliorer l’A380 ». Une référence à Emirates Airlines qui en a commandé 140 et représente plus de la moitié des 144 exemplaires restant à construire (sur un total de 317 commandés). Le patron de la compagnie des Emirats Arabes Unis Tim Clark répète à l’envie son besoin d’un A380neo, avec pour objectif selon Flightglobal de « maintenir le coût au kilomètre compétitif par rapport aux futurs A350-1000 et Boeing 777-9X ». A défaut d’A380neo, Emirates Airlines a dévoilé lors du Salon de Dubaï la version configurée pour accueillir 58 passagers en classe Affaires et 557 en classe Economie, soit 615 places – 18% de plus que sa version actuelle la plus dense (517 sièges en trois classe pour les routes régionales, et 489 pour le long-courrier). Cet A380 haute densité s’envolera le 1er décembre, reliant Dubaï à l’aéroport de Copenhague ; une quinzaine d’appareils devraient être ainsi configurés. air-journal_EmiratesAirlines A380 615places