Depuis le début de l'année, 57 personnes se sont vus retirer leur autorisation administrative d’accès aux pistes de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle (CDG), le hub d'Air France, en raison de leur radicalisation. Les 86 000 autorisations existantes (sur 100 000 salariés de l'aéroport) vont toutes être examinées.

«Depuis le début de l'année, il y a 57 personnes qui ont perdu leur autorisation du fait de radicalisation. Il y en a eu cinq depuis les attentats (du 13 novembre n.d.l.r.), il y en a d'autres qui vont venir», a affirmé Philippe Riffaut, préfet délégué pour la sécurité et la sûreté des aéroports de Roissy et du Bourget. Ces cas concernent à la fois un refus de renouvellement de ce badge d’accès aux zones sensibles au sein de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, ou leur retrait pur et simple.

Sur le site de Roissy, un des premiers employeurs de Seine-Saint-Denis, il existe au total 86 000 autorisations de ce type qui vont toutes être examinées, a indiqué Philippe Riffaut. Les premiers cas passés au cribles seront les 5 000 salariés employés par les sociétés de sûreté. Le processus entier prendra plusieurs mois.

Un nouveau critère va notamment intervenir pour estimer le degré de radicalisation, c’est le respect de l’égalité-homme femme. Le préfet délégué a ainsi indiqué que certains « cas précis » d’employés ont refusé de « rendre compte ou de travailler avec des femmes ». « C’est un problème », concède-t-il. « J’estime que dans la zone qui doit garantir le maximum de sécurité, cette attitude est incompatible avec le fait d’être autorisé à y travailler. (…) Une personne qui considère qu’il ne peut pas travailler avec une femme n’a rien à faire dans la zone sécurisée de l’aéroport. Nous retirerons les habilitations de ces personnes. »

Les fouilles de casier lors des précédentes perquisitions administratives sur les sites d’Orly et de Roissy ont aussi été évoquées. Aucune arme ou drogue n’a été saisie. Les objets religieux découverts dans les casiers d’employés de Servair, seraient également « en deçà du seuil d’inquiétude », selon Philippe Riffaut.