La compagnie aérienne Malaysia Airlines suspendra dès le mois prochain ses vols quotidiens entre Kuala Lumpur et Paris ou Amsterdam. Elle a signé dans un accord de partage de codes avec Emirates Airlines, portant sur plus de 90 routes internationales via Dubaï, afin de mettre fin à ses liaisons long-courrier non rentables. A partir du 26 janvier 2016, la compagnie nationale de Malaisie met fin à son vol quotidien entre Kuala Lumpur et l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, opéré en Boeing 777-200ER pouvant accueillir 35 passagers en classe Affaires et 247 en Economie (après l’avoir longtemps été en Airbus A380). Jusqu’à cette date, les départs restent programmés à 23h55 (arrivée le lendemain à 6h50) et les retours de France à 12h00 (arrivée le lendemain à 7h25). Malaysia Airlines était pourtant sans concurrence sur cette route, suspendue par Air France au début de la saison hivernale. Même suspension pour l’axe entre Kuala Lumpur et Amsterdam-Schiphol à compter du 25 janvier prochain, la compagnie de l’alliance Oneworld utilisant le même appareil tous les jours (départ à 23h40, retour des Pays-Bas à 11h40) ; KLM restera donc toute seule entre les deux villes. Seule la route vers Londres restera donc proposée en direct par Malaysia Airlines air-journal_Emirates trois A380Les deux aéroports européens sont les premières « victimes » du vaste de partage de codes avec Emirates Airlines annoncé hier par le CEO Christoph Mueller. Malaysia Airlines pourra à partir du 1er février 2016 vendre progressivement sous code MH 38 routes vers l’Europe opérées par la compagnie des Emirats Arabes Unis au départ de Dubaï, 15 vers les Amériques et 38 vers le Moyen-Orient et l’Afrique. Outre Paris et Amsterdam, sont concernées par exemple Zurich, Rome, Barcelone, Madrid, Francfort ou Munich, toutes desservies par Emirates Airlines plusieurs fois par jour ; l’accord pourrait de fait voir Malaysia Airlines supprimer l’intégralité de ses dessertes européennes, comme elle l’avait déjà fait pour l’Amérique du nord, afin de mieux se concentrer sur le réseau d’Asie-Pacifique. En échange, Emirates Airlines pourra placer son code EK sur plus de 300 liaisons opérées par la compagnie malaisienne, principalement en Asie du sud-est. « Cet accord stratégique ouvre la voie à une offre intégrée aux clients pour les deux compagnies », explique le CEO de Malaysia Airlines dans un communiqué, décrivant Dubaï comme un « hub de tourisme, de commerce et de logistique qui a gagné une réputation de porte entre l’est et l’ouest ». L’accord « apportera non seulement aux Malaisiens une super-connectivité vers le monde entier, mais il facilitera aussi l’arrivée de voyageurs de toute la planète », ajoute-t-il : il fait partie de « l’initiative de la compagnie nationale vers de meilleures connexions aériennes avec des marchés clés, afin d’augmenter le tourisme en Malaisie ». Pour le président d’Emirates Tim Clark, le « réseau extensif de Malaysia Airlines en Asie du sud-est complète parfaitement notre réseau global ». Les deux compagnies opèrent au total cinq vols quotidiens entre leurs hubs respectifs. Ces annonces interviennent alors que Malaysia Airlines poursuit sa restructuration, Christoph Mueller s’étant fixé pour objectif un retour aux bénéfices en 2018 – et une image restaurée après les deux crashes qui l’ont endeuillée en 2014 (MH370 dans l’Océan Indien, puis MH17 en Ukraine) ; le nombre d’employés est déjà passé de 20.000 à 13.000, et plusieurs routes ont déjà disparu par exemple vers Francfort, Istanbul ou Brisbane. Selon le Financial Times, dix des 29 accords de partage de codes existants seront en outre annulés : « nous voulons être plus sélectifs dans nos partenariats », lui a déclaré le CEO de Malaysia Airlines, qui évoque aussi un rapprochement possible avec des membres de l’alliance Oneworld comme British Airways ou Qantas.