Le tribunal correctionnel de Bobigny a comme prévu renvoyé au printemps prochain le procès des cinq salariés de la compagnie aérienne Air France, poursuivis pour violences en réunion lors du CCE du 5 octobre. Le procès aura lieu le 27 mai 2016. Un millier de manifestants devant le tribunal et des actions dans plusieurs aéroports et villes de province ont accompagné le 2 décembre 2015 la comparution des employés d’Air France pour une audience de fixation, qui a duré une demi-heure. La juge a justifié le renvoi à mai prochain par la « complexité de l’affaire » et le besoin d’une décision collégiale, les cinq membres du syndicat CGT étant accusés sur la foi de vidéos et de témoignages recueillis après une mêlée lors de laquelle deux dirigeants avaient eu la chemise arrachée. Ils encourent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Si les accusés ont en général refusé de parler à la presse, l’un d’eux explique dans le Figaro que la plainte repose sur des « mensonges » : « je n'ai posé qu'une main sur une épaule », affirme-t-il alors que qu’il serait accusé par un témoin d'avoir « porté plusieurs coups » à un vigile et à un cadre dirigeant d’Air France. Les lettres de licenciement pour faute lourde sont parties pour quatre des cinq salariés après l’échec des recours gracieux, le dernier faisant l’objet d’une procédure différente en raison de son statut de représentant du personnel. Onze autres employés font l’objet de mesures disciplinaires pouvant entrainer une mise à pied de 15 jours, pour dégradations. Parmi eux, deux pilotes ; le syndicat SNPL parle de « vengeance injuste de la direction ». Un nouveau CCE est prévu demain, portant sur les effectifs et les départs prévus dans le cadre du Plan B de Transform 2020 ; un millier d’emplois doivent être supprimés dès l’année prochaine.