La dernière réunion du CCE d’Air France vendredi 4 décembre a été l’occasion de présenter le rapport du cabinet conseil Secafi, mandaté par les syndicats d’Air France : un millier d’emplois vont disparaître en 2016, et près de 2 000 de plus d’ici fin 2017 si les syndicats ne trouvent pas un accord d’ici février 2016 sur la hausse de la productivité avec la direction.

C’est acté: 1000 emplois vont être supprimés chez Air France en 2016 avec un recours au plan de départs volontaires (PDV) comme « fort probable  courant du 1er semestre 2016 », cite le rapport. Si syndicats et direction ne trouvent pas le chemin d’une négociation consensuelle, 2 987 postes vont disparaître d’ici fin 2017, ce qui correspond à 7,1 % des effectifs d’Air France aujourd’hui. Parmi eux, il y aura 890 hôtesses et stewards et 280 pilotes, le rapport évoquant à la fois des départs volontaires et contraints.

Le personnel au sol sera le plus touché en nombre avec 1817 postes (6,9 % de cette catégorie de personnel), dont 500 postes dans « les métiers de l’assistance en escale » à Orly et en province. Air France n’a pas indiqué au cabinet si un plan de départs volontaires (PDV) est prévu pour les agents d’escale, mais il y en aura bien un pour les autres catégories de personnel au sol.

La CGT par la voix de Mehdi Kemoune a crié « à l’urgence sociale à Air France », évoquant à terme une « externalisation maximale » pour le personnel au sol, ce qui aboutitra à terme, dit-il, à deux tiers de personnel navigant et un tiers de personnel au sol au sein de la compagnie. Mais cela va « à l'encontre de la logique de chaîne de sécurité du transport aérien », jure-t-il.

Côté flotte, le rapport précise que la livraison de trois Boeing 787 en novembre 2016 et l'été 2017 est bien annulée, mais qu’un « report sur une commande ultérieure » reste possible.

Seuls des accords avec les différentes parties du personnel  pourront interrompre le mouvement en 2017. Des discussions sont actuellement en cours sur le développement de Transavia Europe, avec des bases hors de France ou de Hollande. Si tout se passe bien du côté hollandais dont les pilotes de KLM ont acté une base Transavia à Munich à partir de mars prochain, cela s’annonce plus tendu côté SNPL Air France, même si des avancées sont évoquées sous forme de contrats détachés pour les pilotes d’Air France se déplaçant vers Transavia. Reste à savoir si le syndicat acceptera, et dans quelle mesure, des salaires réadaptés en fonction du niveau de vie du pays.

Mais cela chauffe aussi du côté du syndicat de Transavia France, qui du coup, vit mal d’être tenu à l’écart des négociations entre direction et SNPL Air France. Ainsi, la Tribune évoque une lettre du SNPL Transavia envoyée à Antoine Pussiau, PDG de Transavia, déclarant la levée » de la paix sociale au sein de la compagnie ». « Nous devons condamner que vous même, PDG de Transavia France, préférez aller négocier l'avenir de Transavia avec le bureau syndical d'une entreprise qui n'est pas celle que vous dirigez. Les sujets stratégiques qui concernent au premier chef notre entreprise sont traités et négociés en dehors de la sphère légitime de Transavia ».